Niki de Saint-Phalle

Galerie Alexandre Iolas, Paris
Acquis auprès de celle-ci par Alexander Orlow en 1967 pour la Collection Peter Stuyvesant (Pays-Bas)
Vente : Sotheby's, Amsterdam, The BAT Artventure Collection, formerly known as The Peter Stuyvesant Collection, 8 mars 2010, lot 29
Collection particulière, Pays-Bas

Paris, Galerie Alexandre Iolas, Niki de Saint Phalle, 1965
Amsterdam, Stedelijk Museum, Les Nanas au Pouvoir, 1967; catalogue, no.2
Maastricht, Stichting Cultureel Centrum in Dominicanenkerk, Het Museum in de Fabriek, Peter Stuyvesant Collectie, 1968
Frankfort, Kunstverein, Figuren Gestalten Personen, 1969-1970 ; catalogue, no.2
La Haye, Pulchri Studio, Peter Stuyvesant Collectie, 1972
Eindhoven et Bijenkorf, Kunst over de Drempel, 1985
Paris, Institut Néerlandais, l'Art dans l'Usine, 38 artistes de la Collection Peter Stuyvesant, 1986 ; catalogue, pp.60-61, illustré en couleurs
Amsterdam, Beurs van Berlage, Kunstzaken, 1988-1989
Amsterdam, Stedelijk Museum, Art Works: International Modern Art in the Industrial Working Environment, an Experiment over more than Thirty Years: Peter Stuyvesant Foundation, 1991-1992 ; catalogue, pp.59-147, illustré en couleurs
Barcelone, Fondación Miró; Zaragoza, Palacio de la Lonja; Valencia, Museo de la Ciudad, El Arte Funciona, 1992
Paris, École Nationale Supérieure des Beaux Arts, l'Art Actif, 1992
Bonn, Kunst und Ausstellungshalle der Bundesrepublik Deutschland; Glasgow, McLellan Galleries; Paris, Musee d'Art Moderne, Niki de Saint Phalle, 1992-1993 ; catalogue, p.57, illustré
Bruxelles, Bank Brussels Lambert, Art at Work, 1996

Harry Abrams, Hans Jaffé, et al., Adventure in Art, An International Group of Art Collections in Industrial Environments, Milan & Amsterdam, 1970, pp.109-110, illustré
Niki de Saint Phalle, Stuttgart, Catalogue exposition : Bonn, Kunst - und Ausstellungshalle der Bundersrepublik, 2e édition 1995, p.57, no.5, illustré
Niki de Saint Phalle, Genève, Catalogue exposition : Nice, Musée d'Art Moderne et contemporain, 2002, p.172, illustré 

The colors are fairly accurate in the catalogue illustration although the overall tonality is more subdued compared to the original work. A hanging iron system has been installed on the back of the sculpture, not visible in the catalogue illustration. This work is in good original condition.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."

Première exposition de Nanas, Galerie Alexandre Iolas, Paris, 1965 © D.R.

Les Nanas sont une apothéose de la femme, resplendissante de liberté, de joie et de certitude.
Pontus Hulten, Niki de Saint Phalle, Stuttgart, 1999

Conçue par Niki de Saint Phalle comme la pièce centrale de l’exposition que lui est consacrée à la Galerie Alexander Iolas en 1965, Lily ou Tony est l’une des toutes premières Nanas de l’artiste.

Par leurs dimensions hors normes, l’amplitude de leurs courbes, leurs couleurs vives, pétulantes et enjouées, ces Nanas monumentales marquent un tournant dans l’œuvre de Niki. Elles sont le premier et inaugural contrepoint à la violence de ses oeuvres précédentes, les Tirs, réalisés à l’époque où elle rejoint Jean Tinguely, Yves Klein, Martial Raysse, Arman, Spoerri ou encore Villeglé au sein du groupe des Nouveaux Réalistes. Du haut de leurs deux mètres, adoptant des postures fantasques et généreuses, les Nanas de 1965 mènent une révolution ludique.

Hautement théâtrales, ces figures témoignent du goût de Niki de Saint-Phalle pour des matériaux étrangers aux mediums conventionnels de l’art, de ceux qu’à la suite des Dadaïstes et à l’époque du Pop Art, les Nouveaux Réalistes privilégient. Mais ce qui est extraordinaire chez Niki, c’est la manière originale qu’elle a de les mettre en forme et en scène. Comme les autres Nanas inédites conçues en 1965, Lily ou Tony est façonnée par Niki elle-même, à partir d’une armature corporelle en grillage enduite de résine, recouverte de papier-mâché et de tissus composant un audacieux et joyeux patchwork.

Dans ces premières Nanas en général, dans Lily ou Tony en particulier, c’est toute la créativité et la jeunesse de Niki de Saint Phalle qui jaillissent et exultent. Pulpeuses et maternelles, ces silhouettes ne sont pas sans évoquer les Vénus callipyges du Paléolithique, les piñatas de l’art Méso-Américain et autres idoles de fécondité. Aux antipodes de la femme-objet, Lily ou Tony est un hymne à la féminité. Commentant l’exposition de 1965 à la galerie Iolas, le critique d’art Pierre Descargues la célébrait déjà comme « une mariée, une Vénus enrobée, une déesse du royaume de la psychanalyse… ».

Défiant les lois de l’anatomie et de la pesanteur, les Nanas monumentales, virevoltantes de couleurs pures, avant-gardistes, révèlent l’essentiel de l’esprit libre et ludique - sans être naïf - de Niki de Saint-Phalle. Il restera intact. Entre la vie et le merveilleux.