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François-Léonard Dupont, dit Dupont-Watteau
Description
- François-Léonard Dupont, dit Dupont-Watteau
- Nature morte à la pendule et vase de Sèvres
- Au revers, trois anciennes étiquettes
- Huile sur panneau
Exhibited
Literature
P. Sanchez, Dictionnaire des artistes exposant dans les salons des 17 et 18e siècles à Paris et en province 1673-1800, Dijon, 2004, tome II, p.611, cité et décrit
Catalogue Note
François Léonard Dupont a hérité du surnom de Dupont-Watteau après avoir étudié la peinture à l'Académie de Lille dans les cours dispensés par Louis Watteau. Il se lia à la famille de son maître en épousant la fille de ce dernier le 18 juin 1782.
L'artiste s'essaya dans différents domaines dont le portrait, les scènes de genres, ou encore la miniature mais excella dans la représentation de natures mortes, domaine pour lequel il est aujourd'hui connu notamment grâce à un très beau tableau conservé au musée des Beaux-Arts de Lille titré Attributs des Beaux-Arts.
Dupont Watteau a exposé de 1780 à 1796 au Salon de Lille, le tableau que nous présentons a figuré dans celui de 1786. On retrouve la description exacte de l'œuvre dans le catalogue du Salon sous le numéro 92 : « une table couverte d'un tapis vert sur lequel sont une pendule de marbre ornée d'une figure de bronze, bas-reliefs et accessoires dorés, une coupe de cristal, deux vases, une carafe avec des fleurs ; derrière, dans le fond du tableau est un rideau de velours cramoisi ; dans le lointain, un fond d'architecture. »
Dans cette nature morte qui nous est décrite avec précision par le peintre, on retrouve différentes matières qui, dans des traitements variés, reflètent la lumière. On peut penser que c'est pour travailler sur le reflet que l'artiste a précisément assemblé ces objets dans la composition. Aussi la lumière se réfléchit dans le cristal, dans les bronzes dorés de la pendule mais aussi de manière assez subtile dans les coquillages du premier plan et dans le vase de Sèvres en porcelaine montée qui se trouve au second plan à droite de la composition.
Bien que l'entablement traverse le tableau de part en part la composition s'ouvre à gauche sur une architecture claire qui n'est pas délimitée puisque notre regard s'arrête sur une ouverture dans le mur. Cela amène de la profondeur au tableau et permet de positionner habilement notre composition dans un espace qui semble réel.
Dans un souci de réalité le peintre a ici utilisé des objets existants pour mettre en place sa composition. La petite théière du premier plan à gauche est en black basalte de Wedgwood, technique dans laquelle on utilise du grès noir, introduite par Josiah Wedgwood dans sa manufacture en 1768. Ce modèle est dit théière à la pleureuse pour le bouton de préhension en forme de jeune femme pensive, il est typique de la production de la manufacture anglaise pendant les années 1780-1785. On peut trouver un modèle de théière semblable au musée Gallé-Juillet à Creil.
La pendule est identifiée, il s'agit d'une œuvre de Jean-Louis Bouchet, horloger du roi Louis XVI, ayant appartenu au Marquis de Trévise puis à la collection Arthur Veil-Picard (voir comp.1). La reproduction est à l'identique du modèle excepté pour la couronne sur laquelle le roi pose sa main. On ne peut la voir qu'en repentir sous le fond rouge sur notre œuvre, il est amusant de noter qu'en 1786, le peintre a jugé judicieux de retirer de son tableau les attributs royaux.
Nous remercions Fabrice Faré de nous avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre après un examen direct.