Diderot, Denis

édition originale, publiée à titre posthume. In-8 (195 x 117 mm).

reliure de l'époque. Veau marbré, dos lisse orné de fleurons et filets dorés, pièce de titre en maroquin rouge, tranches mouchetées. Minimes brunissures en marge aux deux premiers feuillets (faux-titre et titre) et aux trois derniers feuillets, ainsi qu'aux p. 128 et 129. Tache à la p. 235 et petite déchirure dans la marge de la p. 389, sans atteinte au texte.

Bibliothèque des princes de Starhemberg au château d'Eferding (cachet et cote au crayon sur le titre).

Minimes brunissures en marge aux deux premiers (faux-titre et titre) et aux trois derniers feuillets, ainsi qu'aux p. 128 et 129. Tâche à la p. 235 et petite déchirure dans la marge de la p. 389, sans atteinte au texte.
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Ecrite en 1760, La Religieuse fut publiée en 1794 dans un climat d’anticléricalisme. Dans cet ouvrage, Diderot s’insurge contre l’aliénation des couvents et le scandale à la fois social et religieux qu’ils représentent à ses yeux. Il analyse de façon presque clinique le comportement des femmes cloîtrées, et les désirs « coupables » qui en découlent menant pour la plupart au vice. La Religieuse fut saisie dès sa parution et le parfum de souffre qui l’accompagnait suivit ce livre jusqu’au XIXe siècle.
Il convient ici de rappeler qu’une des sœurs de l’auteur est morte folle dans un couvent et que son propre père l’avait fait enfermer afin d’empêcher son mariage.
"Cette satire, pleine de mouvement, des mœurs dans un couvent de femmes au XVIIIe siècle est une chaleureuse apologie de la liberté individuelle [...] Cet ouvrage était la contrepartie, disait Diderot, de 'Jacques le Fataliste', et il l'estimait de ses meilleurs. Il y mit toute sa conviction" (Dictionnaire des œuvres).
Georges-Adam, comte puis prince de Starhemberg (Londres 1724 -- Vienne 1807) joua un rôle important dans le développement des réformes aux Pays-Bas. Homme d'Etat au service des Habsbourg d'Autriche, il fut successivement ministre plénipotentiaire à Lisbonne et à Madrid, puis ambassadeur en France (1753-1766). Dès 1766, il est envoyé comme ministre plénipotentiaire à Bruxelles, auprès du gouverneur des Pays-Bas, pays qu'il aida à évoluer vers des réformes en accord avec les Lumières.
Cet ouvrage figura probablement dans la bibliothèque de cet homme éclairé, cette provenance fut sans doute apposée plus tard par ses descendants sous la forme d'un timbre mouillé à l'encre violette sur le faux-titre.
La bibliothèque des princes de Starhemberg au château d'Eferding contenait également les éditions originales de Jacques le fataliste et du Neveu de Rameau.