PF1227

/

Lot 341
  • 341

Panneau de boiserie en poirier sculpté d'époque Louis XV, vers 1730

Estimate
15,000 - 20,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Haut. 269 cm, larg. 129 cm
  • Height 106 in; width 50 3/4 in
à décor de trophée de musique figurant une cornemuse, un tambourin, un cor, un xylophone, une flûte traversière, un serpent, des partitions, un masque, des fruits, des pampres de vigne, une pipe et un verre, l'ensemble retenu par un noeud de ruban dans un encadrement de palmes, liserons et roseaux sur fond de mosaïque ; (laqué à l'origine ; fixé sur un support moderne)

Condition

The picture is slightly too light compared with reality. Good overall condition. As said in the catalogue, it has been stripped out and fixed on a modern support. As visible on the image, one major vertical crack in the middle of the panel. Traces of woodworm damages (not active any more), especially alongside the vertical crack and on the right border (halfway and low angle). Lavish and deep carving, combining an important music trophy with palms and flowers decoration, beautiful and rare panel.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."

Catalogue Note

Bien que, selon toute vraisemblance, ce panneau ait fait partie des boiseries d'un salon de musique, il est difficile d'établir précisément pour quelle demeure il fut réalisé. Néanmoins, son répertoire ornemental et la qualité de son exécution tendent à le rapprocher des travaux de la Société des Bâtiments du Roi au tournant de 1730, alors même que celle-ci exerçait un rôle majeur dans l'évolution du style rocaille.

Au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, palmes et palmiers étaient devenus un motif si récurrent de la décoration française que, dans une lettre publiée au Mercure de France en février 1755, Charles-Nicolas Cochin en vint à dénoncer le recours systématique à cet ornement, pourtant si séduisant, dans les intérieurs de ses contemporains.
Il est vrai que, parmi les décors les plus fameux de la capitale, les exemples ne manquaient pas, des trumeaux de glaces de l'hôtel Peyrenc de Moras, rue de Varenne, réalisés très probablement vers 1730 par Mathieu Legoupil, à ceux de la galerie de l'hôtel de Villars conçus en 1731-1732 par Nicolas Pineau et Charles Bernard (aujourd'hui à Waddesdon Manor), sans oublier les trumeaux du salon ovale du prince de Soubise construit à partir de 1735 par Germain Boffrand (voir Bruno Pons, De Paris à Versailles 1699-1736, Les Sculpteurs ornemanistes parisiens et l'art décoratif des Bâtiments du Roi, Strasbourg, 1986).

Il semble que cette vogue ait été popularisée à ses débuts par deux chantiers majeurs, celui du palais Bourbon à Paris et celui de la chambre de la Reine à Versailles. Pour la chambre de parade de la duchesse de Bourbon, Jules Degoullons et Mathieu Legoupil, sculpteurs des Bâtiments du Roi, exécutèrent en 1727-1728 un somptueux lambris scandé sur toute sa hauteur de quatre palmiers, "premier exemple de ce type de décor que l'on connaisse" (B. Pons in "Palais Bourbon", Palais Bourbon, sa place, Paris, 1987, p. 21).
En 1730, la Société des Bâtiments du Roi, au sein de laquelle Jacques Verbeckt avait rejoint Degoullons et Legoupil, imagina, pour le trumeau d'entre-deux fenêtres de la chambre de la Reine, d'associer à de larges palmes un fond de mosaïque. Illustrant davantage un aboutissement du goût Régence que les prémices du style Louis XV classique, cette formule originale ne fut pas, à notre connaissance, souvent retenue au cours de la décennie suivante : parmi les éléments de décor parvenus jusqu'à nous, ceux juxtaposant ces deux motifs n'en sont donc que plus rares.

 A carved pearwood trophy panelling, Louis XV, circa 1730