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Panneau de boiserie en poirier sculpté d'époque Louis XV, vers 1730
Description
- Haut. 269 cm, larg. 129 cm
- Height 106 in; width 50 3/4 in
Condition
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Catalogue Note
Au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, palmes et palmiers étaient devenus un motif si récurrent de la décoration française que, dans une lettre publiée au Mercure de France en février 1755, Charles-Nicolas Cochin en vint à dénoncer le recours systématique à cet ornement, pourtant si séduisant, dans les intérieurs de ses contemporains.
Il est vrai que, parmi les décors les plus fameux de la capitale, les exemples ne manquaient pas, des trumeaux de glaces de l'hôtel Peyrenc de Moras, rue de Varenne, réalisés très probablement vers 1730 par Mathieu Legoupil, à ceux de la galerie de l'hôtel de Villars conçus en 1731-1732 par Nicolas Pineau et Charles Bernard (aujourd'hui à Waddesdon Manor), sans oublier les trumeaux du salon ovale du prince de Soubise construit à partir de 1735 par Germain Boffrand (voir Bruno Pons, De Paris à Versailles 1699-1736, Les Sculpteurs ornemanistes parisiens et l'art décoratif des Bâtiments du Roi, Strasbourg, 1986).
Il semble que cette vogue ait été popularisée à ses débuts par deux chantiers majeurs, celui du palais Bourbon à Paris et celui de la chambre de la Reine à Versailles. Pour la chambre de parade de la duchesse de Bourbon, Jules Degoullons et Mathieu Legoupil, sculpteurs des Bâtiments du Roi, exécutèrent en 1727-1728 un somptueux lambris scandé sur toute sa hauteur de quatre palmiers, "premier exemple de ce type de décor que l'on connaisse" (B. Pons in "Palais Bourbon", Palais Bourbon, sa place, Paris, 1987, p. 21).
En 1730, la Société des Bâtiments du Roi, au sein de laquelle Jacques Verbeckt avait rejoint Degoullons et Legoupil, imagina, pour le trumeau d'entre-deux fenêtres de la chambre de la Reine, d'associer à de larges palmes un fond de mosaïque. Illustrant davantage un aboutissement du goût Régence que les prémices du style Louis XV classique, cette formule originale ne fut pas, à notre connaissance, souvent retenue au cours de la décennie suivante : parmi les éléments de décor parvenus jusqu'à nous, ceux juxtaposant ces deux motifs n'en sont donc que plus rares.
A carved pearwood trophy panelling, Louis XV, circa 1730