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Egon Schiele 1890 - 1918
Description
- Egon Schiele
- Two Reclining Nudes
- signé et daté 1918 ; porte le cachet Nachlass Egon Schiele au dos
- fusain sur papier
- 32,2 x 50,1 cm
- 12 5/8 x 19 3/4 in.
Provenance
Piccadilly Gallery, Londres
Acquis auprès du précédent par le propriétaire actuel en juin 1985
Literature
Condition
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Catalogue Note
Les dessins de nus féminins d’Egon Schiele comptent parmi les œuvres les plus sophistiquées et les plus provocantes de l’histoire de l’art occidental. Bien que l’érotisme cru et sensuel de l’art de Schiele, perceptible dans la présente œuvre, ait causé un grand scandale au début de sa carrière, certains des contemporains les plus avant-gardistes du peintre, tel Gustav Klimt, y ont décelé une sophistication et une finesse inégalée dans le rendu des formes humaines. Schiele réussit à faire oublier le caractère choquant de son sujet grâce à son talent merveilleux de dessinateur. Le nu était l’occasion pour lui de réaliser ses œuvres les plus expérimentales et les plus audacieuses visuellement. Se lançant dans une expérience non-académique et radicalement subjective de la perspective spatiale, Schiele se plaçait sur un escabeau dans son atelier, adoptant des angles et des points de vue inédits pour représenter ses modèles. La virtuosité de son trait n’était aucunement affectée par l’instabilité d’une telle position, ainsi que le remarque Heinrich Benesch : “Son art du dessin était phénoménal. L’assurance de sa main était pour ainsi dire infaillible. […] je l’ai vu dessiner dans une toute autre position, le pied droit posé sur un tabouret bas, debout devant son modèle. Il appuyait alors sa planche à dessin sur son genou droit, sa main gauche la maintenant par le bord supérieur. Sans prendre aucun appui il posait alors son crayon à la verticale sur la feuille et commençait à dessiner, tirant en quelque sorte les lignes avec son épaule. Et tout était solidement disposé. S’il faisait une erreur, ce qui était extrêmement rare, il jetait sa feuille ; il ne connaissait pas la gomme.” (Heinrich Benesch, Mein Weg mit Egon Schiele, New York, 1965, p. 25)
Exécutée en 1918, la présente œuvre est emblématique du style de l’artiste parvenu à l’apogée de son art. La main de Schiele n’a jamais semblé aussi sure, aussi capable de capturer, avec un seul trait, le contour d’un personnage. Commentant les dessins exécutés par Schiele pendant cette dernière année de sa vie, Jane Kallir souligne que “avec la précision d’une photographie instantanée, Schiele était capable de saisir le mouvement d’un corps, ou le signe d’une émotion – tel que le frémissement d’une lèvre, le froncement d’un sourcil – dès qu’il apparaissait fugitivement sur le visage de son modèle. C’est parce que Schiele était capable de lire au plus profond de l’âme de ses modèles que ses dessins conservent aujourd’hui la même fraîcheur et la même vie que s’ils venaient d’être exécutés” (Jane Kallir, Egon Schiele: Drawings and Watercolours, Londres, 2003, p. 442).
Egon Schiele’s drawings of female nudes are some of the most technically sophisticated and provocative images in the history of western art. Although the raw expression of erotic sensuality, such as we might perceive in the present work, caused a great deal of scandal early on in his career, the artist’s more prescient contemporaries, including the elder Gustav Klimt, recognised the unmatched sophistication and perspicacity in his rendering of the human form. In even his most palpably erotic representations, however, Schiele eclipses the shock-value of his subject with his brilliance as a draughtsman. His treatment of the nude inspired in him some of the most visually daring and experimental works of his entire oeuvre. In a totally un-academic and radically subjective experiment with spatial perspective, Schiele took to standing on a stepladder in his studio, inventing angles and vantage points from which to depict his models. The virtuosity of his line was completely unaffected by such a precarious stance, as Heinrich Benesch observed: “Son art du dessin était phenomenal. L’assurance de sa main était pour ainsi dire infaillible. […] je l’ai vu dessiner dans une toute autre position, le pied droit posé sur un tabouret bas, debout devant son modèle. Il appuyait alors sa planche à dessin sur son genou droit, sa main gauche la maintenant par le bord supérieur. Sans prendre aucun appui il posait alors son crayon à la verticale sur la feuille et commençait à dessiner, tirant en quelque sorte les lignes avec son épaule. Et tout était solidement disposé. S’il faisait une erreur, ce qui était extrêmement rare, il jetait sa feuille ; il ne connaissait pas la gomme. ”
Executed in 1918, the present work exhibits all the confidence of the artist’s mature style. Schiele’s hand had never been surer, more capable of grasping, in a single breathtaking sweep, the complete contour of a figure. Indeed, discussing Shiele’s drawings from this last year of his life, Jane Kallir observed that “with the precision of snap-shot photography, Schiele could catch a moving body, or the flicker of emotion – a quivering lip, a furrowed brow – as it passed fleetingly across a sitter’s face. Because Schiele plumbed the very souls of his subjects, his drawings remain as fresh and vital today as when they were made.” (Jane Kallir, Egon Schiele: Drawings and Watercolours, Londres, 2003, p. 442)