Statue, Kongo/Vili, République Démocratique du Congo

Collecté par le Gouverneur général de l'A.E.F. François-Joseph Reste de Roca entre 1910 et 1922
Ader Picard Tajan, Paris, 27 février 1989, n° 51
Hélène et Philippe Leloup, New York
Collection privée, New York
Jacques Germain, Montréal
Collection Abla Volta - Alain Lecomte, Paris

 

Dennett, Sept ans parmi les Bavili, 1991, p. 41
Germain, Arts Anciens de l'Afrique Noire, 2004, p. 48-49
Lecomte, Art, magie et médecine en Afrique Noire, 2008, p. 28

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En 1910, François-Joseph Reste de Roca (1879-1876) est muté en Afrique Equatoriale Française, dont il sera nommé Gouverneur général en 1935. C'est vraisemblablement au début des années 1910, lors de son affectation au commandement de la région de la Likouala aux Herbes, au Congo, qu'il traverse le pays Vili et y recueille cette rare statuette.

A la force des traits conformes aux canons Kongo – bouche charnue, nez aquilin aux ailes dilatées, larges yeux lenticulaires – répond la puissance signifiée par l'accumulation des charges médico-religieuses : suspendues au cou par une chaîne (parmi lesquelles trois statuettes), sur la tête et, dissimulant le buste, le reliquaire ventral surdimensionné obturé par un miroir. La rareté de ce nkisi repose également sur l'épaisse patine rituelle, mouchetée de points ocre-rouge et blancs.

L'accumulation des charges, associée à la patine croûteuse et à l'iconographie – pose telema lwinbanganga adoptée par la noblesse Kongo et les devins en signe d'autorité absolue (Thompson in Dapper, 2002, p. 37 et 74) et yeux sertis de verre censés augmenter la clairvoyance – permettent de l'identifier selon toute vraisemblance comme un nkisi appartenant au nganga (devin).
Voir Falgayrettes (1989, p. 61) et Sotheby's (Paris, 17 juin 2009, n° 99) pour la statuette Kongo / Vili de la collection Arman, de type comparable.