Statue, Mumuye, Nigeria

Acquis en 1966 à Ekondo-Titi, Nigeria
Collection Michel Gaud, Saint-Tropez
Sotheby's, Londres, "The Michel Gaud Collection",  29 novembre 1993, n° 84
Collection privée, acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire

Cannes, musée de la Castre, La rencontre du ciel et de la terre, Arts premiers d'Afrique noire, 1990, n° 54

Musée de la Castre, La rencontre du ciel et de la terre, Arts premiers d'Afrique noire, 1990, p. 25, n° 54

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Selon le style le plus abouti de la statuaire Mumuye, la remarquable dynamique des volumes repose sur la libre interprétation des proportions et sur la simultanéité des axes de lecture - concave/convexe et ascendante/descendante. Se fondant dans la rondeur de la cage thoracique signifiée de face par une brutale rupture de plan, les épaules se resserrent pour libérer l'ample geste des bras s'enroulant avec force autour des flancs creusés.

A cette saisissante esthétique du mouvement, jouant à la fois sur la fluidité du geste et l'accentuation des points de rupture, répond le singulier traitement du visage. Tandis que la plénitude de la tête est renforcée par la rare absence des oreilles, s'impose la petite face épannelée aux traits resserrés, dont la rondeur et l'intensité sont accentuées par de courtes encoches rayonnantes.

L'absence d'oreilles, de même que le schéma trapu des jambes permettent vraisemblablement de l'interpréter comme une représentation masculine. La fonction de l'emblématique statuaire des Mumuye demeure imprécise. Pour Strybol (in RMN, 1997, p. 239), sans pouvoir associer une forme ou un style à un usage défini, ces statues s'inscrivent selon les cas dans une fonction divinatoire, thérapeutique, ou encore contribuent à rehausser le prestige de leurs détenteurs.