PF1216

/

Lot 25
  • 25

Pablo Picasso

Estimate
250,000 - 350,000 EUR
Log in to view results
bidding is closed

Description

  • Pablo Picasso
  • Le Baiser
  • signé Picasso et daté 7.10.67 V (en haut à droite)
  • mine de plomb sur papier
  • 50,5 x 65,5 cm
  • 19 7/8 x 25 3/4 in.

Provenance

Galerie Louise Leiris, Paris
Galleria Arte Borgogna, Milan
Acquis auprès du précédent par le propriétaire actuel dans les années 1980

Literature

Christian Zervos, Pablo Picasso, Paris, 1973, vol. XXVII : œuvres de 1967 et 1968, no. 130, reproduit p. 40
Charles Feld, Picasso : Dessins, 27.3.66-15.3.68, Paris, 1977, no. 305, reproduit n.p.

Condition

This work is in very good original condition. Executed on cream wove paper with a 'Rives BFK' watermark, not laid down. The sheet is fixed to the mount along the upper edge. There are remnants of old framer's tape visible on the reverse of the sheet with small spots of surface abrasion related to their removal, notably on the reverse of the upper right corner. The edges are slightly irregular and a close inspection reveals a small paper loss in the upper left corner and some tiny horizontal tears to the left edge although this is not visible when framed. The paper is more cream and less pink in colour than it appears in the catalogue illustration.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."

Catalogue Note

signed 'Picasso' and dated '7.10.67 V' (upper right), pencil on paper. Executed on 7th October 1967.


"Dans ces baisers en gros plan cinématographique, les deux profils sont confondus en une seule ligne, les nez s’entrechoquent, se plient en forme de huit, les yeux exorbités remontent vers le front renversé, les bouches se dévorent ; de deux êtres, Picasso n’en fait qu’un, exprimant ainsi la fusion charnelle qui s’opère dans l’acte du baiser. Jamais la puissance érotique n’a été suggérée avec autant de réalisme."
Marie-Laure Bernadac, "Picasso, 1953-1973 : la peinture comme modèle", in. Le Dernier Picasso (catalogue d’exposition), Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, 1988, p. 43

De 1967 à 1969, Picasso réalise plusieurs variations autour du thème du baiser, dont neuf dessins exécutés les 7 et 8 octobre 1967, parmi lesquels la présente œuvre. Dans ces œuvres, ainsi que le souligne la petite-fille du peintre, Diana Widmaier Picasso, "deux être se dévorent et ne font plus qu’un… Le baiser, échange d’affects, devient fusion. Les étreintes, elles, se confondent, s’accouplent, se rendent, tour à tour vaincues ou victorieuses, dans une frénésie incontrôlée." (Diana Widmaier Picasso, "L’Art ne peut être qu’érotique", Paris, 2005, p. 30).

Exécutés vers la fin de sa vie, ces dessins constituent un dernier hommage du peintre aux plaisirs sensuels de la vie. Plus encore que dans ses œuvres antérieures, ces baisers apparaissent comme une illustration parfaite du "cannibalisme amoureux" de Picasso. L’homme barbu, ici quasiment en train de dévorer son amante, se confond avec la figure mythique du Minotaure dans laquelle Picasso se projetait, incarnation du combat entre la civilisation et la sauvagerie, entre l’instinct sexuel et le refoulement. Pour reprendre les termes de Diana Widmaier Picasso (op. cit., p. 7), "au commencement est l’interdit. De l’interdit naît l’envie. L’envie crée la pulsion. De la pulsion au fantasme, il n’y a qu’un pas. Que l’artiste franchit, mettant à nu – à cru –, pour mieux les sublimer, nos désirs."