PF1216

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Lot 18
  • 18

Fernand Léger

Estimate
200,000 - 300,000 EUR
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Description

  • Fernand Léger
  • Composition aux fusils sur fond jaune (Les deux fusils)
  • huile sur toile
  • 46 x 38 cm
  • 18 1/8 x 14 7/8 in.

Provenance

Collection particulière
Galerie Louise Leiris, Paris
Collection particulière, Espagne
Acquis auprès du précédent par le propriétaire actuel en 2009

Exhibited

Turin, Fondazione Palazzo Bricherasio, Fernand Léger. L'oggetto e il suo contesto, 1920-1940, 1996, no. 14 (daté 1929)
Barcelone, Fundació Joan Miró, Fernand Léger, 2002-03, no. 27

Literature

Waldemar George, Fernand Léger, Paris, 1929, reproduit p. 45 (titré Les deux fusils)
Paul Fierens, 'Fernand Léger' in La Renaissance, no. 8, août 1929, reproduit p. 387
'Fernand Léger' in Sélection, no. 5, février 1929, reproduit p. 60 (daté 1929)
Georges Bauquier, Fernand Léger, catalogue raisonné 1925-1928, Paris, 1995, reproduit p. 259

Condition

This work is in good condition. The colours are particularly fresh and the yellow is slightly more fresh and lemony than it appears in the catalogue illustration. The canvas is not lined. A close inspection reveals some fine horizontal craquelure, notably in the centre of the upper and lower left quadrants (as visible in the catalogue illustration), with associated hairline shrinkage and a few tiny spots of retouching which are visible under UV light. Examination under UV light shows evidence of old frame abrasion, notably in the upper left corner, which has been restored.
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Catalogue Note

oil on canvas. Painted in 1928.


Cette œuvre de 1928 illustre à merveille les nouvelles préoccupations esthétiques de Léger et sa redécouverte durable de la force des objets et de leur autonomie par rapport à la figure. En les peignant, Léger déborde cependant le modèle ancestral de la nature morte et s'inspire des nouveaux modes de visibilité de l'objet, tels que les proposent à l'époque moderne la réclame, les vitrines et les étalages de la société de consommation naissante. Laissant loin derrière lui ce qui pouvait subsister des derniers repères spatiaux de la nature morte, Léger libère ici définitivement ses objets de la structure géométrique du tableau et les laisse flotter dans un espace tricolore pénétré d'une atmosphère envoûtante. Comme le souligne Christian Zervos, "l'espace où Léger pose des objets comporte une atmosphère, car Léger, contrairement à ceux qui la suppriment entièrement, soutient que l'objet a besoin d'une certaine atmosphère pour son état plastique. La question d'atmosphère est, pour Léger, une question de nombre de valeurs ; ainsi deux valeurs ne constituent pas l'atmosphère. Celle-ci est créée à partir du nombre trois. Toutefois, le nombre des nuances doit rester très restreint si l'on veut atteindre à la véritable synthèse. Les choses fortes exigent toujours une atmosphère très dépouillée et très sévère" (Christian Zervos, "De l'importance de l'objet dans la peinture d'aujourd'hui" (IV), in Cahiers d'Art, Paris, 1930, no. 7).

Si le motif central des deux fusils s’apparente à une représentation réaliste de l’objet, l’état quasi fragmentaire des autres motifs qui gravitent autour les rend difficilement identifiables et annonce les dessins d'objets naturels de 1930. On y décèle en effet des rythmes courbes, des renflements, des éléments géométriques, des motifs végétaux stylisés ou formes organiques, une sorte de masque... autant d'éléments que l'on pourrait qualifier de lyriques, tant leur silhouette semble libérée de toute transcription d'une réalité objective. Christian Zervos, admirant les dessins de Léger exposés en 1934, en souligne ainsi la poésie : "Il n'y a pas, dit-il, dans le monde physique un objet, si insignifiant qu'il paraisse, qui ne soit propre à éveiller en nous des séries d'associations. Chaque chose peut devenir objet de poésie, car la plus infime parcelle du monde est solidaire du reste de l'univers. Déchiffrer dans un objet, si humble soit-il, sa part de la vie des choses et les relations qu'il entretient avec le monde, voilà quel doit être l'art du poète, qu'il écrive ou qu'il peigne".