Raoul Dufy

Galerie Motte, Genève
Collection Hans Schröder, Europe
Vente : Kunsthaus Lempertz, Cologne, 10 décembre 1986, lot 18
Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel

Maurice Laffaille, Raoul Dufy. Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Genève, 1972, vol. I, no. 243, reproduit p. 209

The canvas is lined. A close inspection reveals some scattered small areas of stable hairline shrinkage, notably in the turquoise pigment of the leftmost figure and the pale pink pigment of the ladies’ dresses (as visible in the catalogue illustration). Examination under UV light reveals a 2.5cm horizontal line of retouching in the upper centre, some scattered tiny spots of retouching, notably to the pale pigment of the right female figure’s dress, and an intermittent line of small spots of retouching running horizontally in the lower part of the composition. This work is in good overall condition.
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signed 'Raoul Dufy' (lower centre), oil on canvas. Painted in 1907-08.

Célébration de la vie moderne, Au Café est exemplaire de la manière fauve de Raoul Dufy. Peint deux années après le célèbre début des fauves au Salon d'Automne, cette composition illustre à merveille la poésie chromatique et l'énergie caractéristiques des compositions fauves les plus abouties.

1907 est une année de plein épanouissement pour Raoul Dufy. Après avoir fait l'objet d'une exposition particulière chez Berthe Weill en 1906, l'artiste expose pour la première fois au Salon d'Automne. Son style fauve, cultivé depuis 1904 en Normandie aux côtés d'Albert Marquet et d'Emile Othon Friesz, gagne alors en maturité.

Par son thème, cette œuvre s'inscrit dans la suite des Terrasses de café peintes par l'artiste en 1906-07 et témoigne, comme celles-ci, des recherches picturales dictées par la technique fauve. La palette, restreinte à des verts d'eau, des bleus, des jaunes, conjugués au rose et ponctués de blanc, dynamise la composition et lui confère une atmosphère joyeuse, pleine de fraîcheur. Si les couleurs de cette toile gardent leur pouvoir expressif, on observe une tendance à la simplification des formes, un plus grand souci dans la composition qui tend vers un style plus dépouillé, plus synthétique. Rythmé par les arabesques des dossiers des chaises inoccupées, Au Café s'organise autour de lignes verticales et horizontales qui séparent le premier plan - la nappe blanche d'une table libre à laquelle une main anonyme semble inviter le spectateur à s'assoir, de l'arrière-plan - celui de jeunes buveurs souriants déjà attablés. La facture fauve  de cette œuvre, plus libre, plus franche, plus rythmée, traduit ainsi superbement l'animation joyeuse de cette scène de café.