Siège royal, Bidjogo, Île d'Orango Grande, Îles Bissagos, Guinée Bissau

Famille royale du clan Oraga
Acquis à la fin des années 1960
Collection privée, Paris

Bernatzik, Im reich der Bidjogo, 1960, pl. 42, photographie prise en 1931 de l'autel de la reine Pampa Kanyimpa. 

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En 1931, Hugo A. Bernatzik (1897-1953) photographiait l’autel de la reine Pampa Kanyimpa à Etikoka, sur l’île d’Orango Grande (Bernatzik, 1960, n° 42). La reine venait de mourir et le photographe obtint de son fils qu’il lui cèda quelques œuvres. Les plus importantes, dont les deux sièges - très semblables - situés, l’un derrière l’autre, à droite de cette célèbre photographie, sont alors conservés par la famille régnante. A la fin des années 1960, ils sont acquis par un même collectionneur, lui aussi photographe. L’un de ces sièges est entré dans les collections du Museum für Völkerkunde de Berlin (inv. III C 45047), l’autre - intact - est présenté ici.

Les sièges royaux d’Orango, dont l’iconographie très spécifique est liée aux coutumes mortuaires des souverains sont conservés, à leur mort, dans un sanctuaire. Ils «deviendront des iran, des objets sacrés (consacrés par une prêtresse) ; on ne pourra s’y asseoir, sauf en cas des cérémonies et en présence des defuntos » (Gallois Duquette, 1983, p. 69)
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Selon Ezio Bassani (2012, p. 219-220) à propos du trône conservé à Berlin, «les figures qui l’agrémentent, sobres et monumentales malgré leur taille réduite, contribuent sans nul doute à la dimension ‘artistique’ du siège. Mais ce qui en fait une œuvre d’art superbe, pour laquelle tout designer occidental se damnerait, c’est l’absolue perfection, la congruité des volumes composant un objet à la fois majestueux et aérien ».

La comparaison avec le siège acquis en 1931 par Bernatzik (Gallois Duquette, idem, p. 171), de même que l’épaisse patine rituelle attestent de la très grande ancienneté de ce trône, archétypal.