Lot 68
  • 68

Charles-André dit Carle van Loo

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
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Description

  • Charles-André dit Carle van Loo
  • Le contrat de mariage
  • Signé et daté en bas à gauche CL Van. Loo 1736;
    Porte un cachet de cire rouge et une inscription à l'encre LDF au revers
  • Huile sur panneau

    Charles-André called Carle van Loo ; The marriage contract ; Signed and dated lower left, bears a red wax seal and an ink inscription on the reverse ; Oil on panel

Provenance

Probablement ancienne collection de la Live de Jully;
Probablement sa vente, Paris, 2 au 14 mai 1770, lot 8;
Probablement ancienne collection du duc de Choiseul-Praslin;
Sa vente Paris, 18 au 25 février 1793, n°166;
Probablement ancienne collection la Ferté de Jully, Paris;
Vente anonyme Christie's Londres, 25 mars 1977, n°56;
Ancienne collection du British Rail Pension Fund avant 1997;
Vente Anonyme, Sotheby's, New York, 30 janvier 1997, n°94, vendu par le British Rail Pension Fund

Exhibited

En prêt à la Picker Art Gallery, Colgate University, Hamilton à New York, de 1983 à 1995

Literature

D. Mosby et E. van Shaack, Old Master Paintings and Sculptures: Long-Term loans to the PIcker Art Gallery, 1984, pp.20-23, reproduit;
I. Nemilova, The Hermitage catalogue of Western European Paintings: French Paintings; 18th century, 1986, p.352, sous le n°266

Condition

To the naked eye: The painting is in overall good condition. It's painted on a panel made with one non cradle plank perfectly stable. It has been properly slightly cleaned recently. We notice a nice texture with beautiful impasto. No visible restoration. Under UV lamp: The painting is under a old green uniform varnish. There are two retouching in the lower left corner, some slight punctual retouching in the yellow dress of the seated character on the right and in her white sleeve. Some slight punctual retouching in the lower part on the dress of the bearded man standing in the center, some very thin retouching under the beard. There is some retouching in the background on the center of the upper part.
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Catalogue Note

Petit-fils du peintre Jacob Van Loo et fils du peintre Abraham-Louis Van Loo, Carle fut le peintre le plus réputé parmi les trois artistes de la dynastie Van Loo, Melchior Grimm le considérant comme « le premier peintre d'Europe » tandis que Voltaire le mettait à l'égal de Raphaël. Il eut une carrière officielle plutôt réussie, mettant en exergue son goût particulier pour la peinture d'histoire.

Ce présent tableau daté de 1736 demeure particulièrement intéressant puisqu'il s'agit de la première version pour une toile de l'artiste aujourd'hui conservée au Musée l'Ermitage de Saint-Pétersbourg. La seconde version, réalisée en 1740 par van Loo et conservée à l'Ermitage depuis 1921 porte le même titre et présente la même facture que ce tableau qui en est la version originelle.

Notre tableau, intitulé le contrat de mariage s'inscrit dans un contexte particulier puisqu'il est le témoignage des manifestations exotiques qui commenceront à intéresser le public français du XVIIIe siècle, celles-ci faisant fureur à Paris: « Par le caprice de la mode, des artistes qui n'avaient jamais voyagé sont devenus des « peintres de Turcs », et leurs « Turqueries » leur ont valu quelque réputation. »[1] Cet intérêt pour le soleil Levant et pour ce que l'on appelait les « turqueries »  se développa au début du XVIIIe siècle avec la parution des Milles et une nuit d'Antoine Galland en 1707, ouvrage dans lequel pour la première fois était dépeint l'orient à travers des contes merveilleux. A partir de là, imaginaire et exotisme prendront une place majeure avec la traduction de plus de 120 ouvrages turcs entre 1730 et 1750 et la réalisation de nombreux tableaux « orientaux ».

Van Loo réalisa toute une série de tableaux d'inspiration orientaliste dont plusieurs furent commandés par la marquise de Pompadour pour le Château de Bellevue, on peut citer par exemple La sultane prenant le café (1755, Musée des Arts décoratifs de Paris.)

La composition de notre tableau s'inscrit dans  une douce pénombre dont l'utilisation de la riche palette est très talentueuse. Van Loo nous offre la vision d'un orient de rêve à travers une scène intimiste propre au sujet représenté. Couleurs mordorées, légèreté et élégance caractérisent cette toile ou la lumière intense luit sur les riches étoffes, dynamisant le geste de l'homme qui s'apprête à signer le contrat.  Sens du rythme et de l'enchainement des gestes, van Loo est un remarquable dessinateur de la figure humaine.


[1] Boppe, Les peintres du Bosphore au XVIIIèmesiècle