Pierre Puvis de Chavannes

Signed and dated lower right Puvis de Chavanne 1854
Oil on canvas

Atelier de l'artiste ;
Descendants de l'artiste ;
Collection de Monsieur et Madame Camille Jordan jusqu'en 1937, Paris ;
Collection de Monsieur et Madame de La Garde, 1963, Neuville sur Saône ;
Paris, Hôtel Drouot, 3 avril 1995, n°8 ;
Galerie Colnaghi and Co. Ltd., Londres ;
Jean-Luc Baroni Ltd. Londres ;

Exposition de la société artistique des Bouches-du-Rhône, Marseille, 1855, n°295 ;
Puvis de Chavannes et la peinture lyonnaise du XIXe siècle, Lyon musée des Beaux-arts, 1937, n°9 ;
Puvis de Chavannes, Paris Grand Palais 26 novembre 1976-14 février 1977, Ottawa The National Gallery of Canada, 18 mars 1977-1er mai 1977, n°16, p.44, reproduit p.45.

 

René Jullian, "L'oeuvre de jeunesse de Puvis de Chavannes", Gazette des Beaux-Arts, novembre 1938, pp.240, 243-44, 246, 248, n°10 p.250 (reproduit).
Catalogue de l'exposition Pierre Puvis de Chavannes, Petit-Palais, Paris, 1979, cité p.2.
Catalogue de l'exposition Pierre Puvis de Chavannes, Musée Van Gogh, Amsterdam, 1994, cité p. 254.
Brian Petrie, Puvis de Chavannes, 1997, p.29.
Aimée Brown Price, Pierre Puvis de Chavannes; catalogue raisonné of the painted work, Yale University Press, 2010, p.27, n°32 (reproduit).

Original canvas Tear restored on the bridge (patch on the back) and over the boy's head Some retouchings on the white drapery, on the hand and on the green drapery Some small repaints scattered, especially on the right lower corner Good overall condition
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L'exposition de 1937 au musée de Lyon a permis de mettre en valeur un certain nombre de tableaux de jeunesse de Puvis de Chavannes, révélant une production peu connue, comme notre tableau Le marchand de tortues à Venise.

Au cours de ses voyages en Italie en 1847 et 1848, il développe son goût pour la peinture. Il s'inspire des maîtres anciens et se tourne en particulier vers les décorateurs vénitiens. Notre tableau peint en 1854 est un lointain souvenir de Venise, il reprend des éléments architecturaux typiques tout en s'affranchissant d'une représentation réelle.

Durant ses années de formation, Puvis de Chavannes s'intéresse aux différents courants et s'inspire des grands maîtres de l'époque, Delacroix, Couture et Chassériau. L'influence de Delacroix est évidente dans le travail de la couleur : « C'est l'exemple de Delacroix qui a appris à Puvis à donner à la couleur une valeur expressive et symbolique, à suggérer par elle la tonalité poétique de l'œuvre et aussi à jouer des reflets et à établir fortement l'unité harmonique du tableau. » (R. Jullian, "L'œuvre de jeunesse de Puvis de Chavannes", Gazette des Beaux-arts, novembre 1938, p. 242).

L'influence de Chassériau se retrouve dans la composition simplifiée, le dessin qui cerne les formes et surtout, le goût pour la peinture monumentale. La présence du jeune vendeur  noir au premier plan rappelle les petits mendiants des tableaux espagnols du XVIIe siècle et montre l'attrait de l'hispanisme, reflet d'une génération qui a connu le musée espagnol de Louis-Philippe. Le jeune garçon évoque également le mouvement orientaliste et le réalisme anecdotique de Decamps.
Le marchand de tortues à Venise annonce le premier grand travail décoratif exécuté par Puvis de Chavannes entre 1854 et 1855, le décor de la salle à manger de Brouchy. Les couleurs et la structure sont proches du grand panneau Le retour de l'enfant prodigue; ce décor, tout comme notre tableau, anticipent la direction que le jeune peintre allait prendre: monumentalité, simplicité, couleurs claires.