Cimier, Mambila, Cameroun

Collection privée, acquis in situ en 1981

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Ce cimier s'inscrit dans le rare corpus des masques Mambila, essentiellement connus aujourd'hui par l'exemplaire conservé au musée Barbier-Mueller. L'audace expressionniste du visage est accentuée par la dimension picturale des aplats à la polychromie tranchée, aboutissant à une œuvre d'une absolue modernité.  

Selon Tamara Northern à propos du masque Barbier-Mueller, "nos connaissances actuelles sur l'art Mambila sont malheureusement lacunaires et superficielles. Les masques apparaissaient à la fin des deux cycles annuels de plantation et de récolte, moments où ils dansaient, portés par et pour les hommes. [Ce masque] semble représenter un visage humain dans la forme concave que l'on retrouve sur les visages des figures en bois des ancêtres, et il possède les yeux tubulaires et saillants que l'on reconnaît d'habitude sur les masques zoomorphes des Mambila. Dans le cas présent, la couleur rouge obtenue avec de la poudre du bois de campêche prédomine" (in Schmalenbach, 1996 : 181). Selon Hahner-Herzog, Kecskési et Vajda (1997 : 154), l'utilisation de cette précieuse poudre, importée des forêts de l'Ouest, pourraient symboliser la solidarité des lignages, comme dans le Grassland voisin". Ces masques aux traits humains kiavia accompagnaient les importants masques-casques zoomorphes suaga.

Les Mambila vivent au sud du massif de l'Adamaoua, de part et d'autre de la frontière entre le Nord-Ouest du Cameroun (au nord du pays Bamum) et le Nigeria (vallée de la Benue et ses environs). C'est dans la confluence de ces styles majeurs qu'il convient de placer la conception remarquable de ce rare masque Mambila.