Lot 65
  • 65

Émile Bernard

Estimate
50,000 - 70,000 EUR
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Description

  • Émile Bernard
  • BAIGNEUSES
  • Signé E B (en bas à gauche)
  • huile sur toile
  • 31,8 x 40,6 cm ; 12 1/2 x 16 in

Condition

The canvas is lined. A close inspection reveals a network of hairline craquelures running from the upper edge to the left arm of the right woman. Examination under UV light reveals some fluorescence around the three figures corresponding to the apple green pigments visible in the catalogue illustration and some scattered minor spots of retouching in the sky. This work is in overall good condition.
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Catalogue Note

signed 'E B' (lower left), oil on canvas, painted circa 1889.

La toile des Baigneuses, peinte par Emile Bernard vers 1889, prend place au sein d'une importante série de variations autour du thème des baigneuses. Influencé par Paul Cézanne, Emile Bernard se consacre pleinement à ce sujet entre 1889 et 1890, en faisant son thème de prédilection. Retenant la monumentalité et la simplification formelle issues des compositions de Cézanne, il donne à voir trois femmes nues s'attelant à leur toilette dans un paysage verdoyant. L'archaïsme volontaire des formes, tout comme l'utilisation du cerne et du cloisonnement, confèrent à l'œuvre un érotisme brut sans doute inspiré par l'amour du peintre pour sa nouvelle conquête, Charlotte Buisse d'Asnières. La toile, illustrant avec force les innovations picturales d'Emile Bernard relatives à la période 1888-1893, prend tout son sens au regard des explications du peintre : "Je rêvais de créer un style hiératique qui regardât au-delà du modernisme et de la réalité d'aujourd'hui. Pour ses méthodes et son inspiration, j'avais besoin de retourner aux primitifs : adopter une technique abrégée, utiliser la ligne uniquement pour déterminer la forme et la couleur et en combiner chacun des détails. En un mot, ce que je voulais faire, c'était de créer un style pour notre siècle" (Mary-Anne Stevens, Emile Bernard 1868-1941, Musée Balore, 1993, pp. 15).

 

La présence de cette œuvre dans la collection Ambroise Vollard atteste des liens profonds unissant l'artiste au marchand d'art. Liens de peintre à marchand, mais également de connaisseur à innovateur, l'amitié des deux hommes commença à Paris peu de temps après l'installation de Vollard rue Laffitte, entre 1893 et 1894. C'est en suivant les conseils du peintre que le marchand acquiert les premières toiles de Van Gogh en 1895. En 1901, Ambroise Vollard achète le fonds d'atelier d'Emile Bernard (comprenant cents quatre-vingt-quatre toiles, dessins et aquarelles), montrant ainsi toute son admiration pour le peintre. En juin 1901, une exposition est consacrée à l'artiste à la galerie Laffitte.