Jarry, Alfred

In-16 carré de (2) ff. blancs, (3) ff. pour le blason, le titre et le faux titre, IX pp., pp. [5]-210, (3) ff. pour les errata, un bois à pleine page et
la marque de l'imprimeur, (2) ff. blancs, 8 planches hors texte, demi-vélin blanc à la Bradel avec coins, dos lisse orné, non rogné, tête dorée, couvertures conservées (Paul Vié).

Édition originale du premier livre d'Alfred Jarry.
Le recueil est un assemblage composite de proses, de poèmes versifiés et de fragments dramatiques où apparaît M. Ubu. Il est précédé de l'insolent texte liminaire, intitulé «Linteau», qui illustre son esthétique et «ressemble davantage à une déclaration de guerre au lecteur qu'à une invitation» (Patrick Besnier). Il a été imprimé avec raffinement au Mercure de France, dont c'est une des premières réalisations éditoriales.

Tirage limité à 216 exemplaires ; un des 197 sur vergé d'Arches.

L'illustration comprend 12 bois, la plupart gravés par Alfred Jarry dans l'esprit de L'Ymagier, tirés en bleu, bistre et noir, dont le blason imprimé or sur la couverture.

Précieux ex-dono autographe signé :

Exemplaire d'Octave Mirbeau
Alfred Jarry

On ne saurait rêver plus belle provenance pour ce curieux volume.
Mirbeau et Jarry appartenaient tous deux au cercle des familiers de La Revue blanche et du Mercure, dont ils étaient l'un et l'autre actionnaires. «C'est le plus solide et le plus original des écrivains», dira Mirbeau à qui on demandait une préface à une traduction de Jarry, ajoutant pour motiver son refus : «Dans quelques années, on oubliera Mirbeau, tandis qu'on parlera souvent et toujours de notre ami Jarry.» Il fut d'ailleurs un de ses plus fidèles soutiens, lui procurant de quoi vivre. Il lança, avec quelques autres, une souscription pour lui assurer une sépulture décente.
«Mirbeau voit en Jarry un alter ego, resté fidèle à son enfance, contempteur patenté de l'Église, de l'Armée et de tout ce que les imbéciles respectent ; bref, un as de la démystification, qui, avec les armes de l'humour et de l'érudition, jette sur toutes choses un regard décapant» (Michel & Nivet, Octave Mirbeau, l'imprécateur au coeur fidèle, 1990, p. 803).

Bel exemplaire en reliure de l'époque signée de Paul Vié.

Bibliothèque Octave Mirbeau, Catalogue I, 1919, n° 426. Le catalogue témoigne que Jarry lui a envoyé la plupart de ses livres ; six d'entre eux portent l'ex-dono.