- 43
Marguerite Gérard
Description
- Marguerite Gérard
- Portrait de Jean-Honoré Fragonard
- Huile sur panneau
Provenance
Exhibited
Literature
G. Wildenstein, Fragonard, Paris, 1960, reproduit p. 320, n° 224 (comme Portrait d'un peintre présumé Greuze);
G. Mandel et D. Wildenstein, L'Opera completa di Fragonard, Milan, 1972, reproduit p. 111, n° 547 (comme Jean-Baptiste Greuze [?]);
S. Wells-Robertson, Marguerite Gérard, Ph.D., New York University, UMI, 1978;
C. Blumenfeld in Ph. Costamagna, Les tableaux du Cardinal Fesch, catalogue de l'exposition du musée Fesch, Ajaccio, 2007, reproduit p. 94
Condition
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
Catalogue Note
Belle sœur et fidèle collaboratrice de Fragonard, Marguerite Gérard peint ici le portrait de son mentor. Parmi les représentations du peintre, notre tableau est très certainement celui dans lequel il apparaît le plus jeune. Il s'inscrit dans une série de portraits de petits formats réalisés de 1787 à 1791, représentant le cercle des artistes du Louvre, proches de Fragonard et des mécènes les plus en vue de Paris. Cette série de tableaux sur panneau de bois, de petits formats adoptent tous une composition quasi identique (Portrait présumé de Jean-Jacques Lagrenée, huile sur zinc 18,4 x 13,5 cm, Paris, musée Cognacq-Jay ; Portrait d'Hubert Robert, huile sur bois 22 x 16 cm, collection particulière. Portrait de Charles de Wailly, huile sur bois 24,7 x 19,3 cm, collection particulière). Simplement rythmée d'un fauteuil, d'un guéridon et de quelques accessoires, la mise en scène permet de focaliser le regard du spectateur sur le personnage et ses attributs mais aussi de rendre de véritables portraits d'intérieur, intimes, à l'époque de la révolution.
Peint d'un point de vue « da sotto in su » et proche du personnage, le portrait de Fragonard se distingue également de cette série par la place que Marguerite Gérard accorde à la figure dans l'espace, son aisance, la pose du modèle, mais aussi la belle manière avec laquelle celui-ci est mis en avant et s'impose au spectateur. Marguerite Gérard s'inspire de l'Autoportrait de Fragonard, assis dans un fauteuil, conservé à Paris dans la collection Fritz Lugt (pierre noire, diamètre 170 mm, Paris collection Fritz Lugt).
La touche vive et détaillée, l'aisance du modèle, son regard apaisé et souriant, révèlent l'intimité de la scène et la relation familière qui unit la peintre à Fragonard.
Marguerite Gérard est la sœur cadette de la femme du peintre. De Grasse, elle arrive à Paris vers 1775 et devient très tôt l'élève de son beau-frère. Vers 1786, ils exécutent ensemble Le Chat Angora (vers 1786, Londres et Munich, galerie Konrad O. Bernheimer) puis se concentrent sur la réalisation de petites scènes d'intérieur dans lesquelles Marguerite apporte sa touche fine et minutieuse : le travail des étoffes et des accessoires dans des petits formats, Jeune couple lisant des lettres (vers 1780, collection particulière).
L'auteur du Verrou (vers 1777, Paris, musée du Louvre), de La fête à Saint Cloud (vers 1780, Paris, Banque de France) et du Serment de l'amour (vers 1780, Grasse, musée Fragonard), œuvre très populaire diffusée par de nombreuses gravures, continue sa collaboration avec sa jeune belle sœur en s'éloignant du goût frivole des années 1770, pour se rapprocher d'une peinture romantique, avant d'obtenir une place dans l'administration du Musée Central des Arts au cours de la période révolutionnaire.
Marguerite Gérard peint un portrait du maître au naturel. La pose de Fragonard et sa simple mise en scène, traduisent la richesse, la prestance et l'assurance du maître. Dans un format réduit, la simplicité de la scène et la pose spontanée de Fragonard révèlent une relation familière et intime que le spectateur entretient avec le maître. Ce dernier goûte ainsi au succès, simplement représenté.