Pieter van Boucle

Dans la famille des actuels propriétaires depuis les années 1920.

The painting seems to be in overall good condition. It has been a bit strongly relined more than fifty years ago. The painting is under a very durty varnish. There are some small lacks on the rabbit, in the upper right corner, above the birds in the upper part, and at the bottom between the peaches and the mushrooms. There are some restorations on the wall at the center on the right of the cabbage. Some superficial retouchings on the quinces and on the gherkins. Under UV light: Under a uniform green varnish. There are some retouchings, nicely done, scattered all over the surface.
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Peintre flamand de nature morte installé à Paris au bourg Saint-Germain, où réside une active colonie de peintres nordiques, Pieter van Boekel, dont le nom est francisé Pierre van Boucle, se rattache aux peintres français de la réalité. Il reste cependant fidèle à l'esthétique à la fois réaliste et décorativement opulente de son milieu d'origine tout en exprimant sa propre singularité.

Peint en 1666, notre tableau est la dernière œuvre connue du peintre. Pierre van Boucle associe, par une savante construction, les fruits et légumes cultivés dans la terre au gibier et rattache la nature morte à une saison, l'Automne. A partir d'un premier plan ouvert et spacieux, les fruits et légumes s'étalent et se superposent du plus petit et léger (les champignons, les concombres, le céleri) au plus gros et lourd (les choux fleurs, le melon, le raisin, le potiron et les choux) vers le mur en briques qui clôt la composition. Cet effet met en avant et impose à notre regard l'opulente nature silencieuse.

Tout en laissant l'artichaut dans l'ombre, la chaleureuse lumière dévoile progressivement les éléments de la terre, révèle la richesse du gibier et fait surgir le mur en briques tel un décor de théâtre. La corbeille de fruits traitée dans une matière à la fois grasse, luisante et claire, la profusion des fruits et légumes, la touche brillante  du plumage du faisan et celle duveteuse du lièvre, la franchise de l'éclairage rappellent le tableau du Louvre, Nature morte au singe (monogrammé et daté P.V.B. 1651, 113 x 148 cm, Paris) et s'inscrit dans la tradition décorative de Frans Snyders, maître de Pierre van Boucle à Anvers.

La construction de notre tableau résulte d'un rangement des motifs bien séparés entre eux. Cette caractéristique témoigne d'une ambiance française, de la collaboration de  Pierre van Boucle avec Lubin Baugin qu'il rencontra dans l'atelier de Simon Vouet. Cependant, le maniement significatif du clair-obscur, le sens de l'éclairage qui expose la réalité plastique des objets révèlent l'originalité de l'œuvre de van Boucle.

La reconnaissance de notre artiste par Félibien, comme peintre des animaux et la présence de deux de ses œuvres dans la collection de Louis XIV attestent de son intégration dans le milieu artistique parisien du XVII^e siècle. En représentant simplement les choses de la nature dans un grand format, Pierre van Boucle anoblit ce genre de la vie silencieuse.