Lot 68
  • 68

Magnifique poteau, Dayak Ngaju, Kalimantan, Bornéo, Indonésie

Estimate
70,000 - 100,000 EUR
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Description

  • Magnifique poteau, Dayak Ngaju, Kalimantan, Bornéo
  • wood
  • haut. 130 cm
  • 51 1/5 in

Provenance

Alain Schoffel, Paris
Collection privée

Literature

Reproduit dans:
Schoffel, Arts primitifs de l'Asie du Sud-Est, 1981 : 120-121

Condition

Good condition overall. Wear consistent with age and use within the culture: surface eroded due to prolonged exposure to the elements. A section of triangular form missing from the proper left side of the base; other cracks and losses, as visible in the catalogue illustration.
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Catalogue Note

Au sein du très large corpus des poteaux anthropomorphes désignés sous le terme générique d'hempatong, cette œuvre s'impose, selon Alain Schoffel (1981 : 121) comme "l'une des mieux sculptées" - probablement la plus belle du type - portant à son apogée l'extrême raffinement de l'art des Dayak.

L'élaboration de la sculpture et le naturalisme du style permettent de l'attribuer à l'aire des Dayak Ngaju, dans la région centre de Kalimantan. Au rendu généralement frustre de ce type de statues s'oppose ici la finesse remarquable des modelés, accentuant la fluidité des lignes épurées. La dignité de la pose est mise en valeur par l'élégance de la natte s'étirant avec souplesse dans le dos, tandis que les rinceaux à motif floral ornant la base ajoutent au raffinement de la sculpture. A la sensibilité accentuée par la profonde érosion du bois de fer - attestant sa très grande ancienneté –, s'oppose la prégnance du visage, imposant par la force des traits (yeux exorbités, langue tirée), et par la petite tête zoomorphe émergeant entre les jambes, toute la puissance de la représentation.

Les poteaux hempatong de grande dimension, comme ici, relèvent dans l'aire Ngaju de deux types : les tajahan représentant un défunt, et les pataho, figures gardiennes érigées dans un autel à l'intérieur du village, afin de protéger la communauté (Schärer, 1963 : 147). Les poteaux hempatong sculptés d'un personnage à la langue tirée - trait interprété par Stöhr (1959 : 45) comme un signe de protection - sont le plus souvent associés aux créatures surnaturelles évoquées par les pataho. Ici cependant, l'extrême rareté de l'iconographie - mère à l'enfant -, de même que le soin naturaliste apporté à la sculpture, tendent à identifier ce hempatong à un tajahan.  

Ce type de représentation, relevant d'un corpus beaucoup plus restreint, était réservé à des personnages très importants - hommes ou femmes de haut rang, shaman, ou grand guerrier. Selon toute vraisemblance, cette statue représente une ancêtre de très haut rang, les jambes protégeant l'enfant, la langue tirée afin de repousser les influences extérieures négatives.

cf. Feldman (1985: 118) pour un poteau hempatong de style comparable.

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