Lot 143
  • 143

Superbe bâton de danse, Yoruba, Nigeria

Estimate
25,000 - 40,000 EUR
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Description

  • Yoruba
  • Superbe bâton de danse
  • haut. 53 cm
  • 20 4/5 in

Provenance

Antoine Ferrari de la Salle, Abidjan
Collection Lionel Sergent

Condition

Good condition overall. Wear consistent with age and use within the culture. Old and well patinated loss to the base, as visible in the catalogue illustration. Glossy dark and encrusted patina.
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Catalogue Note

Ce bâton de danse s'impose parmi les plus majestueux emblèmes dédiés au divin médiateur du panthéon Yoruba, Esu Elegba.

Selon Roy Sieber (lettre datée du 16 juin 1993), alors directeur associé des collections africaines au National Museum of African Art (Smithsonian Institution, Washington), cette sculpture s'apparente très étroitement à l'exemplaire qu'il collecta à Oyo en 1958, aujourd'hui conservé à l'Indiana University Art Museum (ancienne collection Raymond and Laura Wielgus, inv. n° 87.24.2). Ces deux œuvres, que Sieber attribue probablement à la même main, relèvent du style Yoruba développé dans la région d'Oyo. Ce style est ici superbement illustré par le visage étiré aux yeux proéminents, cernés de larges paupières striées, et par les traits anguleux dont les arêtes sont estompées par la profonde patine d'usage.

Selon l'iconographie conventionnelle, l'adepte d'Esu Elegba est représenté agenouillé, portant à ses lèvres la flûte jouée durant les danses des processions et des festivals annuels. La divinité est signifiée par l'emblème de sa coiffe phallique, ornée en haut relief des gourdes évoquant les puissants médicaments magiques dont il fait usage. Le visage émergeant à l'opposé, sur l'extrémité recourbée de la coiffe, renvoie au caractère du divin médiateur apportant la contradiction dans le monde et interférant avec l'application normale des lois (Joubert in RMN, 1997 : 267). Sa puissance est accentuée par la rare accumulation des charges - perlages de coquillages cauri, anneaux métalliques, gourde, cloche - signes de pouvoir et de richesse.

Selon Sieber (idem), la plaque métallique gravée de l'inscription "1924-1925" signifie uniquement qu'elle fut ajoutée aux attributs après cette date, mais n'indique pas nécessairement l'époque de sa création. Selon lui, cette œuvre ne peut avoir été sculptée après les années 1930 et "est probablement antérieure à 1924".     

cf. Drewal, Pemberton et Abiodun (1989 : n° 23) pour un autre bâton de danse / figure d'autel apparenté.