Pierre-Paul Prud'hon

Hérité de l'artiste par Charles- Boulanger de Boisfremont (L.353);
Succession de Mme Power, née de Boisfremont, vendu le 15-16 avril 1864, lot 112;
A. Marmontel (selon l'étiquette au verso), probablement vendu à Paris le 25-26 décembre 1883;
Collection Donop de Monchy, no. 271 (selon une étiquette au verso);
Jean Masson, Paris, 6 décembre 1923 (selon une étiquette au verso);
Jacques Mathey, 1946.

Prud'hon, Paris 1874, no.180;
Prud'hon, Paris 1922, no. 99;
Les Goncourt et leur temps, Paris, Pavillon de Marsan, 1946, no. 318;
Le dessin français de Watteau à Prud'hon, Paris, Galerie Cailleux,  1951, no. 110;
Exhibition of French master drawings of the 18th century, London, The Matthiesen Gallery, 1950, no. 70.

E. de Goncourt, Catalogue raisonné de l'oeuvre peint, dessiné et gravé de Pierre-Paul Prud'hon, Paris 1876, no. 65 , p. 150 ("L'Amour prisonnier" ou "Une femme nue penchée sur l'Amour le retient par les ailes");
J. Guiffrey, L'oeuvre de Pierre-Paul Prud'hon, Paris 1924, no. 180, p. 67 ("Vénus au bain").

Very good overall condition. Originally blue, sun-damaged paper. Beautiful gilt wood frame with vegetative motives.
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Probablement inspiré de La Baigneuse de Falconet (marbre, 1757 ; Paris, Musée du Louvre), ce dessin est l'une des nombreuses études préparatoires de l'artiste pour sa toile inachevée représentant Vénus au Bain (Paris, Musée du Louvre).

Prud'hon imagina d'abord une Vénus debout, auprès d'un seul Cupidon (comme dans notre dessin) ou plusieurs Cupidons.¹ Par la suite, Prud'hon changea d'avis et Vénus fut finalement représentée assise, tenant ses cheveux, entourée de cinq cupidons. Avant de parvenir à cette composition, l'artiste fit de nombreux dessins préparatoires, et une esquisse à l'huile, conservée au Fine Arts Museum de San Francisco.² 

La toile exposée au Louvre n'est pas achevée, il en émane néanmoins une grande sensualité. Le titre et la date de cette oeuvre ont été contestés. Bien que décrite dans l'inventaire de l'artiste en 1823 sous le titre utilisé aujourd'hui Vénus au Bain, lorsqu'elle fut mise en vente en 1865 elle s'intitulait L'Innocence. Dans le catalogue d'exposition Sylvain Laveissière pense que la présence des cupidons confirme qu'il s'agit bien de Vénus, " mais une Vénus selon Prud'hon, naïve et ingénue, qui mérite qu'on la prenne pour l'Innocence ".³

Le tableau achevé, Vénus au Bain, date très probablement du début des années 1810, et peut être comparé avec d'autres oeuvres datant des années 1810: L'Amour séduit l'Innocence (Collection privée)⁴ ou encore Jeune Zéphir, 1814 (Dijon, Musée des Beaux- Arts). C'est donc du début des années 1810 que nous pouvons dater notre dessin.

Le premier propriétaire de notre dessin fut Charles-Boulanger de Boisfremont, qui hérita directement de l'artiste un nombre important de ses oeuvres.

1. voir Pierre-Paul Prudh'on, Le rêve de bonheur, cat. d'exp., Paris, Grand Palais, et New-York, Metropolitan Museum of Art, 1997-8, p. 247, fig.178a.
2. ibid., no. 179, reproduit.
3. ibid., p. 250.
4. ibid., no. 44.