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Charles-Antoine Coypel
Description
- Charles-Antoine Coypel
- La Folie pare la Décrépitude des ajustements de la Jeunesse
Signé et daté en bas à droite, sur le dallage: C. Coypel. 1743.
- Pastel
Provenance
Certainement, Vente Lalive de Jully, 2-14 mai 1771, no. 134 (vendu 56 livres 1 sol);
Vente M.X., Paris, Galerie Georges Petit, 26 mai 1913, no. 6 ;
Acquis par Gradt (vendu 9 600 francs);
Dans la famille de l'actuel propriétaire depuis plusieurs générations.
Exhibited
Paris, Salon de 1743, no. 4.
Literature
J. Collombat, Explication des peintures, sculptures, et autres ouvrages de Messieurs de l'Académie royale..., Paris 1743, p. 6;
Mercure de France, septembre 1743, p. 2044 (voir Slatkine reprints, Genève 1970, t. XLV, p. 153);
E. Bellier de la Chavignerie et L. Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'école française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours, Paris 1882-85, t. 1, p. 316 ;
F. Ingersoll-Smouse, « Charles-Antoine Coypel », in La Revue de l'Art ancien et moderne, XXXVII, pp. 145-6 et 288;
I. Jamieson, Charles-Antoine Coypel, premier peintre de Louis XV et auteur dramatique (1694-1752), sa vie et son œuvre artistique et littéraire d'après des documents inédits, suivies de ses comédies inédites, Paris 1930, p. 21;
P. Ratouis de Limay, Le pastel en France au XVIIIe siècle, Paris 1946, pp. 26-7;
A. Pigler, Barockthemen Eine Auswahl von Verzeichnissen zur Ikonographie des 17 und 18 Jahrunderts, Berlin, Budapest, Ungarische Akademie der Wissenschaften, 1956, t. II, p. 510 ;
A. Ananoff, « Le dessin ancien regardé de près », in Connaissance des Arts, no. 161, juillet 1965, p. 88;
Th. Lefrançois, Charles Coypel, peintre du roi, 1694-1752, Paris 1994, p. 326, no. P. 223.
Condition
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Catalogue Note
Petit-fils de Noël, fils d'Antoine et neveu de Noël-Nicolas, Charles-Antoine Coypel est le quatrième et dernier représentant de cette dynastie de peintres d'histoire et de genre. Faisant preuve d'une grande habilité, il fut admis à l'Académie Royale dès l'âge de vingt-et-un an. Il se distingua rapidement par ses tableaux de genre qui se présentaient souvent comme une satire de la société. Dès 1722, à la mort de son père, il lui succèda comme premier peintre du duc d'Orléans et comme directeur des tableaux de la Couronne, avant de devenir en 1747 premier peintre du roi et directeur de l'Académie. En plus d'être un artiste de grand talent, Charles-Antoine Coypel connut également un relatif succès comme auteur de pièces de théâtre, et certaines de ses comédies et tragédies furent d'ailleurs présentées à la Cour.
Selon Thierry Lefrançois, ce pastel s'inspire directement de l'une des pièces de théâtre de Coypel1, une comédie allégorique sur Le Triomphe de la Raison présentée devant la reine Marie Leczinska le 17 juillet 1730.2 En effet, dans la scène I de l'acte II, on assiste aux préparatifs de la Vieillesse, désireuse d'attirer l'Amour et le Plaisir, aidée par la Folie qui emprunte le masque de la Mode et préside à cette métamorphose. Ainsi on peut distinguer dans ce pastel au décor théâtral qui s'organise autour de colonnades et d'un pan de rideau de tissu précieux, une femme âgée à sa toilette portant de nombreuses pièces de joaillerie et de perles, symbole de pureté. Elle est vêtue d'une robe rose vif ornée de nœuds ou colifichets. La Décrépitude embellit son visage poudré de mouches tandis que la Folie la coiffe d'un bonnet de dentelle et observe, de son regard malicieux, l'Amour voler dans les airs. Cette scène à la fois comique et dramatique semble décrite par le Discours sur la nécessité de recevoir des avis, lu par Coypel à l'Académie le 4 novembre 1730 : « Lorsque nous passons notre temps vis-à-vis nos productions, il est rare que nous persistions dans le désir de leur chercher querelle. Combien de femmes dans l'arrière-saison sont contentes de leur visage après une longue toilette ! La grande habitude dans laquelle elles sont d'y considérer toujours le même objet qu'elles pensent embellir souvent par de ridicules ajustements, les persuade aisément qu'il est même du remède aux outrages du temps ».3
Notons également qu'à ce pastel gravé par Louis Surugue en 1745 répond un pendant, La Jeunesse sous les habillements de la Décrépitude qui fut gravé par Renée-Elisabeth Lépicié en 1751.4
1. Th. Lefrançois, op. cit., p. 326.
2. I. Jamieson, op. cit., p. 111.
3. Ch.-A. Coypel, Discours sur la Peinture, prononcez dans les conférences de l'Académie Royale, Paris 1732, p. 12.
4. Th. Lefrançois, op. cit., p. 369, no. P. 275.