Lot 11
  • 11

Léon Spilliaert

Estimate
100,000 - 150,000 EUR
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bidding is closed

Description

  • Léon Spilliaert
  • FEMME DE PÊCHEUR SUR LE PONTON
  • signé L. Spilliaert et daté 09 (en bas à gauche)
  • encre de chine et crayons de couleur sur papier
  • 65,3 x 50,3 cm ; 25 3/4 x 19 7/8 in.

Exhibited

Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Léon Spilliaert, un esprit libre, 2006-07, no. 123, reproduit p. 114

Literature

Anne Adriaens-Pannier, Spilliaert, le regard de l'âme, Bruxelles, 2006, no. 414, reproduit p. 290

Condition

Executed on cream wove paper, not laid down. There are four artist's pinholes at the corners. The sheet is attached to the mount at all four corners. Apart form some light time-staining and frame rubbing to the left edge of the sheet , this work is in very good original condition.
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Catalogue Note

signed 'L. Spilliaert' and dated '09' (lower left), brush and ink and coloured crayons on paper. Executed in 1909.

 

LÉON SPILLIAERT

Fig. 1  Léon Spilliaert, Autoportrait à la lune, 1907, encre de chine, aquarelle et craie de couleur sur papier, Musées Royaux des Beaux Arts de Bruxelles, Belgique

La reconnaissance internationale de Léon Spilliaert (1881-1946) comme l'un des artistes les plus doués et les plus originaux de sa génération est désormais acquise, notamment après les importantes expositions consacrées récemment à son œuvre aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique en 2006 ou à ses extraordinaires autoportraits au Musée d'Orsay en 2007. L'esprit fin de siècle, Spilliaert l'a exprimé d'une manière extrêmement singulière. Libre de toute formation académique potentiellement sclérosante, Spilliaert était pratiquement autodidacte. Sa technique même, où l'encre de Chine modèle les volumes que viennent rehausser de couleurs sombres et sophistiquées les crayons, la craie et les pastels, ne se rattache à aucune école. Elle lui a permis de métamorphoser son univers quotidien : Ostende, les femmes de marins attendant le retour de la pêche, les flacons de verre de son père parfumeur, pour donner à voir un univers propice à l'errance, tremplin vers le rêve, étranger à toute coquetterie décorative. Ses visions inclassables, fiévreuses et silencieuses, lui assurent une place à part en un lieu plein de courants d'air à la croisée du symbolisme, de l'expressionisme, du futurisme et du surréalisme. "Jamais Spilliaert ne fut plus loquace qu'en 1907 et 1908, deux années particulièrement intenses. La quantité de dessins et de tableaux réalisés durant cette période apparaît stupéfiante : des dizaines d'œuvres qui toutes brûlent d'une étrange fièvre. Non seulement des autoportraits, mais aussi des marines, des vues de digues et des intérieurs. Si Spilliaert n'avait travaillé que ces deux années-là, son éternité n'en aurait pas été moins assurée. " (Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Léon Spilliaert, Un esprit libre, 2006, catalogue d'exposition, p. 131).

Exposées lors de cette dernière rétrospective, Femme de pêcheur sur un ponton (Fig. 1) et Grand flacon, petite bouteille (Fig. 2) illustrent la pleine maturité artistique et le raffinement technique auxquels était parvenu Léon Spilliaert au terme de ces années, les plus brillantes de toute sa carrière.

 

Léon Spilliaert (1881-1946) is today internationally recognised as one of the most gifted and original artists of his generation, particularly after the important exhibitions devoted to his work at the Musées Royaux des Beaux-Arts in Belgium in 2006 and the extraordinary self-portraits displayed at the Musée d'Orsay.  Spilliaert expressed what we might describe as a fin de siècle mood in a highly singular manner.  Unconstrained by any potentially restrictive academic training, Spilliaert was virtually self-taught.  Even his technique, using ink to model shapes which are then highlighted in sombre, elegant colours by pencils, chalk and pastels, does not resemble that of any school.  It enabled him to transform his daily life: Ostende, fishermen's wives waiting for the boats to return, the perfume-making bottles that belonged to his father, in order to create a world conducive to his wandering imagination, a springboard for his dreams, devoid of any unnecessary ornamentation.  His indefinable, feverish and muted visions assure him a unique place at the crossroads between Symbolism, Expressionism, Futurism and Surrealism.  "Spilliaert was never more productive than in 1907 and 1908, two particularly intense years.  The quantity of drawings and paintings completed during this period is astonishing: dozens of works which all burn with a strange fever.  Not only self-portraits but also seascapes, views of dykes and interiors.  If Spilliaert had only worked for those two years, his legacy would be no less assured." (Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Léon Spilliaert, Un esprit libre,  2006, exhibition catalogue, p. 131).

Exhibited during the most recent retrospective, Femme de pêcheur sur un ponton (Fig. 1) et Grand flacon, petite bouteille (Fig. 2) illustrate the artistic maturity and the refined technique that Léon Spilliaert achieved during these years, the most productive of his whole career.

 

La femme de pêcheur méditant sur le quai est l'une des images obsessionnelles de Spilliaert. "Dans la tradition picturale réaliste et romantique, des générations de peintres ont exploré avant lui le sens magique de cette donnée. Gustave Courbet salue la force de la reconnaissance artistique qui domine la mer. Chez Caspar David Friedrich, le personnage vu de dos, représenté dans des paysages grandioses tels qu'un coucher de soleil sur la mer ou en montagne, incarne l'être humain qui s'identifie à la grandeur de la nature. Chez Edvard Munch, qui rejoint ainsi la donnée romantique de Friedrich, l'image de la jeune fille solitaire sur la plage prend une connotation nostalgique qui accompagne l'éveil du désir sexuel" (Anne Adriaens-Pannier, Spilliaert, le Regard de l'âme, p. 91). Chez Spilliaert, la sombre silhouette féminine est synonyme d'arrêt, le regard se heurtant à un mur d'eau grise, métaphore du sentiment d'incompréhension et de restriction. Le personnage est vue de dos, un pied sur le sol, l'autre marchant presque sur l'eau, gracile jeune femme perdue dans son propre mystère.    

 

The fisherman's wife gazing out to sea is one of Spilliaert's favourite images.  "In the tradition of Realist and Romantic painting, generations of painters before him have explored the magical significance of this motif.  Gustave Courbet paid tribute to the power of artistic explorations inspired by the sea.  In the work of Caspar David Friedrich, the figure seen from behind, depicted in majestic landscapes such as a sunset above the sea or the mountains, embodies the human being identifying with nature's grandeur.  In the work of Edvard Munch, which takes up Friedrich's Romantic motif, the image of a young girl alone on the beach acquires a nostalgic connotation accompanied by the awakening of sexual desire" (Anne Adriaens-Pannier, Spilliaert, le Regard de l'âme, p. 91).  In Spilliaert's work, the sombre female silhouette is synonymous with immobility, a grey sea wall arrests our gaze, a metaphor for a feeling of incomprehension and restriction.  The figure is seen from behind, one foot on the ground, the other almost touching the water, a slender young girl lost in her own mystery.