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Jean Dubuffet
Description
- Jean Dubuffet
- Le village fantasque
- signé et daté; signé, titré et daté au dos
huile sur toile
- 97,2 by 130,2 cm; 38 1/4 by 51 1/4 in.
- Exécuté le 18 juillet 1964.
Provenance
Saidenberg Gallery Inc., New York
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en juin 1966
Exhibited
Literature
Marcel Paquet, Jean Dubuffet, Paris, 1993, no. 227, illustré p. 163
Condition
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Catalogue Note
signed and dated; signed, titled and dated juillet 64 on the back; oil on canvas. Executed on July 18, 1964.
Exécuté en juillet 1964, Le village fantasque est un parfait exemple d'une oeuvre issue du cycle de l'Hourloupe. Celui-ci, initié juste deux ans auparavant, atteint son apogée à cette époque. Les maisons schématiques et biscornues, coiffées de cheminées grotesques qui surplombent des rues tortueuses condensent tous les principes visuels et idéologiques de la nouvelle esthétique de Dubuffet.
Ces peintures de l'Hourloupe sont considérées comme des "parties prenantes d'un cirque gigantesque décrivant une épopée intime (...) un langage composé d'allusions aux pictogrammes et aux hiéroglyphes, (...) des constructions et des fantasmagories qui réorganisent et créent un nouveau monde ». (Arnold Glimcher, Cat. d'exposition, New York, The Pace Gallery, Dubuffet Simulacres, 1969, pp. 40-41).
Dans Le village fantasque, le patchwork composé par les structures compartimentées et striées est exemplaire de la vision de l'artiste. Quelques jours après avoir créé cette œuvre, Dubuffet commente ainsi son travail : " La peinture me paraît sans intérêt à moins (...) qu'elle ne prenne en compte ce que le peintre souhaite voir et ne peut seulement trouver qu'en se construisant lui-même" (Jean Dubuffet, août 1964, in Cat. d'exposition, Paris, Galerie Jeanne Bucher, Jean Dubuffet: L'Hourloupe, décembre 1964, n.p.).
Dans son ambition de désapprendre les bases de la culture occidentale et d'en oublier l'héritage, Dubuffet cherche à échapper à toute catégorisation. Bien que grand coloriste il restreint volontairement sa palette chromatique au rouge, bleu et blanc. Pour Margit Rowell, il en résulte que les œuvres de l'Hourloupe " ne s'imposent pas au spectateur en tant que présence physique mais comme une transcription des oscillations de la psyché pré-réflexive (...) un paysage mental." (Cat. d'exposition, New York, The Solomon R. Guggenheim Foundation, Jean Dubuffet: A Retrospective, 1973, p.28). Interrogeant l'espace indéfini entre la perception et l'imagination, Le village fantasque incarne le renouvellement artistique constant de Jean Dubuffet.
Jean Dubuffet à Vence dans son atelier en avril 1964. © D.R.