Lot 7
  • 7

Niki de Saint Phalle

Estimate
250,000 - 350,000 EUR
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Description

  • Niki de Saint-Phalle
  • Bathing Beauty (Sculpture-Fontaine)
  • fibre de verre et résine de polyester peintes
  • 236 x 186 x 110 cm; 93 x 73 x 43 in.
  • Exécuté en 1966.

Provenance

Collection de Jeanne L. Wasserman, Cambridge, MA (acquis auprès de l'artiste en 1968)
Institute of Contemporary Art, Boston, MA (acquis auprès du précédent en 2006)

Condition

This work is in good condition. It has been cleaned and revarnished with Niki's approval. The base shows some surface dirt, craquelures and paint losses in the lower part (mostly due to the water's action). The fountain is working, the water comes out from the breast.
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Catalogue Note

painted fiberglass and polyester resin. Executed in 1966.

Devenues des figures emblématiques de l'oeuvre de Niki de Saint-Phalle, les Nanas sont des sculptures multicolores que l'artiste a réalisées dans une grande variété de dimensions. Les Nanas ont fait leur première apparition publique en 1965 dans une exposition à Paris organisée à la galerie d'Alexandre Iolas ; dans la plaquette de laquelle un texte écrit par Pierre Descargues rend hommage à toutes les femmes du monde moderne de 1965. Ces plantureuses sculptures remportèrent un vif succès immédiatement et l'artiste ne tarda pas à les décliner en Nanas-villes, Nanas-maisons, Nanas-fontaines, ... .

Sous leurs aspects bariolés et dansants, les Nanas de Niki de Saint Phalle sont porteuses de nombreux messages : jaunes, noires, blanches, elles symbolisent l'ouverture de l'artiste à la diversité des influences culturelles.

Ces sculptures reflètent aussi le refus du « rôle imposé » aux femmes, de leur condition sociale, notamment le modèle que tente de lui imposer sa mère et auquel elle s'opposa. Dans une lettre de 1991 adressée à Pontus Hulten, elle confie : « Enfant, je ne pouvais pas m'identifier à ma mère, à ma grand-mère, à mes tantes ou aux amies de ma mère. [...] Je ne veux pas devenir comme elles, les gardiennes du foyer, je voulais le monde et le monde alors appartenait aux HOMMES.» Or c'est en créant ces grandes sculptures voluptueusement féminines qu'elle s'impose sur la scène artistique. On peut également y voir une thérapie personnelle de l'artiste traumatisée d'avoir été abandonnée par sa mère les trois premières années de sa vie.

Quel symbole alors plus fort que celui d'une Nana-fontaine ? Conquérante sur son socle marin, telle une Vénus anadyomène, mère nourricière dont l'eau fertile jaillit par les seins fleuris, la Nana-fontaine bienveillante affranchit Niki de sa blessure et la réconcilie avec la féminité. Celle-ci est immaculée, mais s'est parée d'un maillot de bain jaune vif, rouge, vert et orange, autant de couleurs corsetées dans le liseré noir caractéristique des oeuvres de l'artiste.
Les fleurs qui ornent les seins de la Nana évoquent celles des jardins qu'affectionnaient particulièrement Niki, et auxquels elle destinait ces grandioses sources d'eau vive. Jardins qu'elles aimaient au point de créer le sien, le singulièrement mystérieux Jardin des Tarots, son « petit coin de paradis », niché à Garavicchio en Toscane.

Sculptures en cours de réalisation dans le jardin de l'Auberge du Cheval Blanc à Soisy-sur-Ecole, vers 1966. © Pierre Descargues ADAGP

Vue de dos de Bathing Beauty (Sculpture-Fontaine).