Lot 19
  • 19

Nicolas de Staël

Estimate
300,000 - 400,000 EUR
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Description

  • Nicolas de Staël
  • Poires sur une assiette rose
  • signé
  • huile sur toile
  • 47 x 60 cm; 18 1/2 x 23 5/8 in.
  • Exécuté à Paris, été 1954.

Provenance

Paul Rosenberg, New York (septembre 1954)
Joseph H. Hirshhorn, New York (avril 1956)
Galerie Beyeler, Basel (1959)
Collection particulière, Turin
Vente: Sotheby's, Londres, 1er avril 1981, lot 90
Collection particulière, Londres
Vente: Phillips, de Pury & Luxembourg, New York, 12 novembre 2001, lot 29
Collection particulière, Suisse

Exhibited

West Palm Beach; Minneapolis, Walker Art Centre; Colorado Springs, Fine Arts Centre, Nicolas de Staël, 1955
Turin, Galleria Civica d'Arte Moderna, Nicolas de Staël, 1960, catalogue, no.97, illustré
Genève, Galerie Daniel Malingue, Staël, Priorité Peinture, 1992, catalogue, no.24, illustré en couleurs

Literature

Jacques Dubourg, Françoise de Staël et Germain Viatte, Nicolas de Staël, Catalogue Raisonné, Paris, 1968, p.331, no.817, illustré
Jacques Dubourg et Françoise de Staël, Nicolas de Staël: Catalogue Raisonné de l'Oeuvre Peint, Neuchâtel, 1997, p.562, no.895, illustré

Condition

This work is in very good condition. The canvas is not relined. Under UV light there is no evidence of any retouching. Colours: The illustration in the catalogue is fairly accurate although the red does not tend towards orange but pink.
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Catalogue Note

signed; oil on canvas. Executed in Paris, summer 1954.

Pablo Picasso, Compotier aux poires et pommes, Paris automne 1908, Berlin, Neue Nationalgalerie. © Succession Picasso, Paris 2009.

L'année 1954 voit se succéder les oeuvres à un rythme effréné chez Nicolas de Staël. Voulant retranscrire au plus vite sur la toile l'immédiateté de ses sensations, le peintre expérimente une technique nouvelle où l'huile, auparavant si épaisse passe à l'extrême inverse. La matière se fluidifie pour aboutir à une surface toute en transparence. Les natures mortes sont un sujet de prédilection et l'artiste multiplie les représentations de bouteilles, pots et autres objets qu'il trouve dans son atelier. A ces changements de technique s'ajoutent les couleurs éclatantes qui ont envahi sa palette depuis son premier séjour dans le midi au printemps 1952. La lumière du sud bouleverse sa perception des couleurs et Nicolas de Staël est fasciné par les modifications qu'elle entraîne sur ses toiles. "Le cassé-bleu, c'est absolument merveilleux, au bout d'un moment la mer est rouge, le ciel jaune et les sables violets, et puis cela revient à la carte-postale de bazar mais ce bazar-là et cette carte je veux bien m'en imprégner jusqu'au jour de ma mort." (Lettre à René Char, Bormes, 23 juin 1952)
Poires sur une assiette rose est emblématique des évolutions stylistiques de cette année-là. Outre la matière fluide qui effleure la toile, le rendu de la lumière brutale est suggéré par l'opposition née de l'assiette rouge sur le fond noir et bleu et l'absence d'ombre. En outre le peintre compose son oeuvre en une juxtaposition d'aplats sans perspective qui n'est pas sans rappeler les nature mortes de Picasso, elles-mêmes inspirées de Cézanne. De ce dernier Picasso avait retenu et poussé à l'extrême le basculement des objets sur un plan, multipliant ainsi les points de vue de la toile.
Le public est partagé quant à sa nouvelle technique mais Staël s'en défend: "Je peins comme je peux, et j'essaie à chaque fois d'ajouter quelque chose en enlevant ce qui m'encombre. Je ne suis pas Jean-Baptiste Corot, je ne vois que de loin, avoir le nez sur un tableau m'est impossible, évidemment parfois c'est trop esquisse sans être esquisse, surtout de près c'est rien, comme un calicot, il faut s'habituer à finir plus sans finir." (Lettre à Jacques Dubourg, Antibes, 23 novembre 1954).