Lot 90
  • 90

Masque, Fang, Gabon

Estimate
70,000 - 100,000 EUR
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Description

  • Fang
  • Masque
  • haut. 42 cm
  • 16 1/2 in
A l'impressionnant volume de ce masque facial ngontang répond son graphisme épuré, avec des traits résumés à leurs lignes essentielles : ample front dominant la face légèrement incurvée, petits yeux rapprochés, nez droit projeté en haut relief mettant en valeur la petite bouche aux lèvres fines, serrées. Le pourtour est ceint de motifs rayonnants alternant des aplats blancs et bruns, ces derniers en léger relief. L'enduit de kaolin (pembé) partiellement effacé sur le visage laisse apparaître un bois clair.

Provenance

Collecté par le Gouverneur Jean-Baptiste Philémon Lemaire (1856-1932), présent en Afrique Equatoriale Française entre 1899 et 1904
Transmis par descendance à l'actuel propriétaire

Condition

Very good condition overall. Wear consistent with age and use within the culture (hairline cracks and tiny superficial chips).
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Catalogue Note

Jean-Baptiste Philémon Lemaire (7 juillet 1856 - 6 mai 1932) débuta sa carrière coloniale à Tahiti puis à la Martinique jusqu'en 1892. De 1899 à 1902, il occupa le poste de Gouverneur du Gabon, tout en étant nommé, en 1900, Gouverneur de l'Afrique Equatoriale Française, et Commissaire général du Congo jusqu'en 1904. Il quitte à cette date l'Afrique pour l'Asie puis l'Océanie.

La très courte période durant laquelle il séjourna en Afrique Equatoriale Française, et notamment au Gabon (1899-1902), établit la date très précoce de la collecte de ce masque jusqu'alors inédit, rendant plus important encore l'impact de sa découverte.  

Il se rattache au corpus très restreint des masques blancs dits "ngontang", collectés entre la fin du XIXe siècle et les toutes premières années du XXe siècle. Offrant un style et une dimension comparables, l'exemplaire le plus célèbre, aujourd'hui conservé au Centre Pompidou, Paris (Rubbin, 1984, vol.I, p. 213), est celui ayant appartenu à Maurice de Vlaminck, puis à André Derain (1906). Deux autres masques collectés avant 1910 - celui du musée de Toledo (Perrois, 1985 : 147) et l'exemplaire de l'ethnografisch Museum d'Anvers (cf. Perrois, 2006 : 49) - attestent, en dépit de leur reproduction multiple dans les années 1930 - l'appartenance de ces masques à une "longue tradition sculpturale [...] dont la symbolique précise est malheureusement perdue" (Perrois, idem). Selon l'auteur, le masque ngontang, dont le terme signifie "la jeune femme blanche" était utilisé au cours d'une danse où l'on recherchait les sorciers et traitait les maladies.

Un cliché de l'atelier de Derain daté de 1912-1913, présentant parmi d'autres sculptures de sa collection, son masque Fang au graphisme épuré, le visage simplement enduit de kaolin, témoigne de l'intérêt d'un de ses "découvreurs" pour un art qui marquera profondément la création moderne.