Masque, Sénufo, Côte d'Ivoire

A la très belle rigueur des traits concentrés le long de la ligne médiane répond la subtilité des courbes déterminées par le mouvement descendant des cornes et par le volume concave de la face s'étirant sous l'ample front bombé. La sérénité de l'expression - yeux mi-clos, bouche entrouverte - est renforcée par l'équilibre des appendices auréolant le visage. Il a conservé des clous servant à fixer le décor à plaques métalliques l'ornant auparavant. Très belle patine brune, profonde, brillante sur les parties saillantes.

Ancienne collection François Kerbourc'h
Alain de Monbrison, Paris
Collection Claus Schmidt-Luprian, Munich

Reproduit et exposé dans:
Collection Kerbourc'h, 1993 : 45, catalogue de l'exposition, Galerie Alain de Monbrison, Paris, 24 novembre 1993 - 4 janvier 1994

Wear consistent with great age and use within the culture. Deep encrusted patina - brown (without the greenish shade which appears in the catalogue illustration). A few remains of the metallic leaves which once covered the face. Indigenous repair to the left horn, as evident in the catalogue illustration. The right horn and lateral appendage are broken-glued. A small hole in the left cheek.
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La profonde patine de ce très beau masque kpelie et les clous servant à fixer les fines feuilles de cuivre qui l'ont à une époque recouvert, témoignent à la fois de sa longue histoire, et des liens étroits unissant les peuples du Nord de la Côte d'Ivoire. Selon Garrard (in Barbier, 1993 : 86), les masques recouverts de feuilles métalliques -  "excessivement rares" -, seraient d'origine Diula, dont les communautés sont dispersées en pays Sénufo. La patine profonde de la face suggère que ces plaques ont été par la suite retirées, et le masque utilisé comme tel par un groupe Sénufo, dans le cadre de l'institution du Poro.