Superbe statue féminine , Baulé, Côte d'Ivoire

Les jambes semi-fléchies au galbe marqué, les doigts en éventail encadrant le nombril en bouton, les seins fermes, les épaules rentrées vers le cou étiré, conduisent avec volupté le regard vers la tête majestueuse. La face tendue vers l'avant – front et menton fuyants - offre des traits idéalisés, parfaitement équilibrés, l'expression puissante marquée par les yeux globuleux aux paupières ourlées et les lèvres charnues entrouvertes, dessinant un huit couché. Très grande finesse des modelés et de la gravure. Superbe patine nuancée, légèrement croûteuse, brillante sur les reliefs.

Ancienne collection Harry Franklin, Beverly Hills
Sotheby's, New York, 21 avril 1990, n° 113

Reproduite dans :
Wingert, Primitive Art, 1962 : fig. 1
Wingert, "Style Analysis in African Sculpture", African Arts, vol. V, n° 4, 1972, fig. 6

Very good condition overall. Wear consistent with age and use within the culture. Stable hairline crack on the back. For any further information, please contact the African and Oceanic Art department : kristen.lefevre@sothebys.com, + 33 1 53 05 53 39
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Parmi le très riche corpus de la statuaire Baulé, cette statue féminine se distingue par ses superbes qualités plastiques, traduisant magistralement les critères de beauté des artistes Baulé : parfait équilibre de la pose et du visage, fermeté des galbes et fluidité de lignes, traits idéalisés, la tête parée d'une coiffure complexe.

cf. Vogel (1999 : 250-251) pour une statue féminine très comparable, collectée par Maurice Delafosse en 1900 - première sculpture Baulé publiée et entrée dans une collection muséale - le corps traité selon les mêmes canons formels, les scarifications également limitées aux marques identitaires. A cette comparaison stylistique s'ajoute, comme critère d'ancienneté, la qualité de la patine. Selon Rasmussen (1951), "les objets laqués sont souvent plus anciens que les autres, le bois ayant été mieux conservé par la laque, faite d'huile, de sang et de boue [...]. A force de séjourner dans la case, exposés à la fumée, enduits régulièrement et religieusement de beurre végétal, ces objets ont pris avec le temps une laque qui n'a rien à envier aux laques chinoises".

Les statues Baulé interviennent dans le cadre individuel et familial. Ici, la très belle patine légèrement croûteuse, laquée, montre les soins répétés qui lui ont été prodigués par ses anciens propriétaires. Elle représente donc vraisemblablement une épouse de l'au-delà, ou blolo-bla.