Statue féminine, Sénufo, Côte d'Ivoire

dogele (pilon) représentée - de manière classique - debout, l'extrémité des jambes se fondant dans la haute base cylindrique, les bras libérés du corps, les mains posées sur le haut des cuisses, encadrant l'abdomen saillant. Très belle opposition entre le hiératisme de la pose conventionnelle et le naturalisme du traitement, mettant en valeur la volupté des formes. La grande finesse dans les traits du visage accentue la puissance de l'expression : les yeux surdimensionnés, la bouche ouverte sur les dents apparentes. Très belle patine nuancée, brune, brun rouge sur les parties sollicitées, avec traces de pigments ocres dans le creux des motifs gravés.  

Ancienne collection William B. Moore, USA

Good condition overall. Wear consistent with age and use within the culture. Superficial losses to the right arm and the bottom of the left leg, due to insects. Open crack (4 mm) along the back right side of the head and along the torso, partially filled. For any further information, please contact the African and Oceanic Art department : kristen.lefevre@sothebys.com, + 33 1 53 05 53 39
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L'importante usure sur les bras et le cou permettent d'identifier cette œuvre comme une "statue pilon" dogele, intervenant dans le cadre du poro. "Les statues accompagnaient les aînés défunts jusqu'à leur tombe. Elles étaient d'abord apportées sur l'aire de danse où intervenaient les membres initiés et les masques du poro et où le corps était enveloppé dans les tissus offerts en cadeau de condoléances. Deux statues étaient disposées à la gauche et à la droite du corps. Puis, lorsque ce dernier était emmené à la tombe, elles précédaient les hommes portant le mort sur leur tête. Les initiés "martelaient vigoureusement le sol, afin de "lisser" le passage difficile du statut de défunt à celui d'ancêtre (Förster in Sotheby's Paris, 5 décembre 2007 : 92-94).

cf. Gottschalk (2002 : 109) pour une statue stylistiquement comparable, conservée au Rautenstrauch-Joest Museum de Cologne, découverte à l'époque du culte du Massa (vers 1950), dans la région de Lataha (centre du pays Sénufo).