- 5
Pierre Soulages
Description
- Pierre Soulages
- Peinture, 21 juillet 1958
- signé; signé et daté au dos; signé et daté sur le châssis
- huile sur toile
- 130 x 162 cm; 51 1/8 x 63 3/4 in.
- Exécuté en 1958.
Provenance
Kootz Gallery, New York
Collection Weissenberg-Lust, New York
Gimpel and Weitzenhoffer, New York
Collection particulière, Paris
Exhibited
Literature
Condition
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
Catalogue Note
signed; signed and dated on the reverse; signed and dated on the stretcher; oil on canvas. Executed in 1958.
Pierre Soulages a 38 ans quand il réalise Peinture 130x162cm, 21 juillet 1958. Depuis 1946, l'artiste poursuit une quête initiée dans la peinture abstraite qui lui donne en 1958 une reconnaissance internationale auprès des musées, des marchands, des collectionneurs et des artistes qui viennent frapper à sa porte pour le rencontrer. Propulsé par le marchand américain Samuel Kootz comme l'un des représentants abstraits de l'avant-garde européenne, Pierre Soulages connaît durant ces années une activité prolifique aux Etats-Unis d'Amérique, où les envois, les expositions, les voyages et les rencontres se succèdent.
Le thème de Peinture 130x162cm, 21 juillet 1958 est commun à deux autres tableaux de la même année, tous trois réalisés au cours d'une période de deux mois. Le premier d'entre eux, exécuté le 14 mai 1958, de dimensions plus petites, est acquis à l'époque par Albert Skira, le célèbre éditeur de livres d'art. Le second, réalisé le 17 juillet 1958 dans les mêmes dimensions que l'œuvre présentée ici, demeurera dans la collection du Musée d'Art Moderne de Rio de Janeiro au Brésil, jusqu'à ce que le tableau soit malheureusement détruit en 1978 lors d'un incendie qui ravagea l'institution. Enfin, le troisième et dernier d'entre eux est Peinture 130x162cm, 21 juillet 1958. L'artiste réunit dans cette œuvre son goût pour les tableaux de grandes dimensions et pour les effets plastiques puissants, procédant des recherches techniques inspirées de la réalité. Si Pierre Soulages décline régulièrement un même thème dans plusieurs tableaux, l'expérience poétique de chaque variation demeure unique, engageant l'artiste au meilleur de lui-même.
La tradition de la pâte, de la matière et de l'alchimie plastique font renouer l'artiste avec les « classiques ». Les scintillements et les vibrations de la lumière surgissant des empâtements rappellent ainsi le raffinement du souvenir d'avoir un jour observé l'œuvre d'un maître ancien. En illuminant la matière, l'artiste démontre aussi son habileté à manier les outils, qu'il a l'habitude de créer pour beaucoup d'entre eux. Pierre Soulages utilise ici les brosses et les couteaux et expérimente le raclage en profondeur, rendant ainsi à certains endroits du tableau la blancheur inattendue de l'épiderme de la toile nue.
Composées dans de puissantes verticales, horizontales et obliques, les larges touches rectangulaires du tableau paraissent flotter au-dessus du fond, indépendamment de la gravité et de toute orientation particulière. Les touches glissent sur la surface de la toile et invitent le regard à percer sa matérialité, à la creuser optiquement jusqu'à l'infini. Les étirements de matière se transforment en fenêtres, au travers desquelles le regard se promène vers des profondeurs inhabituelles. Les effets de transparences et les irisations portent à la perfection le camaïeu subtil des couleurs. Le noir et le crème s'égalisent, tandis que le bleu cobalt enrichit la composition de sa ressemblance avec un roc de lapis-lazuli solidement fixé qui équilibre le tableau.
Depuis plus de cinquante ans, Peinture 130x162cm, 21 juillet 1958 émerveille par sa précieuse tension et par son dynamisme intérieur. Elle témoigne ainsi de la permanence de Pierre Soulages à démontrer son impeccable « métier », toujours aussi fascinant.
Fig.1. Pierre Soulages tient un outil dans l'atelier de la rue Galande, Paris, 1958. - © Maywald.
Fig.2. Pierre Soulages dans l'atelier de la rue Galande, Paris, 1958. - © Maywald.