Lot 45
  • 45

[Indépendance du Pérou]. 17 lettres et documents relatifs au blocus des ports de Lima et Callao. Datées entre avril 1824 et septembre 1826.

Estimate
20,000 - 30,000 EUR
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Description

  • Bolivar, Simon
  • [Indépendance du Pérou].17 lettres et documents relatifs au blocus des ports de Lima et Callao. Datées entre avril 1824 et septembre 1826.
17 documents autographes signés, pour l'essentiel de format in-folio.



- Lettre de Simon Bolivar adressée au commandant Hull, (Huaras, le 13 juin 1824, 2 p. in-4, en anglais) : « (...) C'est pour moi une grand satisfaction de pouvoir vous assurer que ma réponse s'accorde presqu'entièrement avec les sentiments que vous et le Commandant Brown m'avez exprimés quant à la défense du droit des nations ; pour ma part, mon plus grand souci sera toujours de garder inviolable l'amitié que les Etats-Unis ont juger bon de nous manifester. J'espère que, dès que le Vice-Amiral Guise aura reçu les nouvelles instructions qui lui seront dès à présent données, tout se passera pour le mieux avec nos amis et les neutres. Je vous offre, à vous et au gouvernement des Etats-Unis, la juste compensation que la loi attribuera aux ressortissants américains qui disent avoir été lésés par le Vice-Amiral Guise. (...) »

-Lettre de José Sanchez Carrion, Ministre des Relations Extérieures de la République du Pérou, adressée à Isaac Hull, commandant en chef des forces navales des États-Unis dans le Pacifique ; (Chancay, 10 novembre 1824, 1 p. in-folio, en espagnol).
- Lettre de Thomas de Lleres au Comodore don Isaac Hull, (Quartier Général de Lima, le 19 Décembre 1824, 2 p. in-folio en espagnol).
- Copie des Instructions que Son Excellence le Libertador (Bolivar) donne au Vice-Amiral de l'Escadre du Pérou (S. d., 2 p. in-folio avec cachet de cire à la fin, en espagnol).
- Mémorandum montrant l'autorité exercée par le Général Bolivar et le commandement assigné aux différents officiers en service, (s.d., 1 p. in-folio, en espagnol).
- Lettre de Thr. S. Hamersley, lieutenant de la Marine Américaine, adressée au Commandant Charles Stewart, du navire « Franklin », (Baie de Callao, le 27 avril 1824, 1 p. in-4, en anglais).
- Lettre du Commandant Isaac Hull adressée au Ministre de la Marine des États-Unis, Samuel L. Southard, de la frégate « États-Unis », (Callao, le 19 octobre 1824, 3 p. in-4 en anglais).
- Lettre de Herman Allen adressée au Ministre des Affaires Étrangères des Etats-Unis, John Quincey Adams, (Santiago du Chili, le 9 août 1824, 3 p. in-folio, en anglais).
- Lettre du Commandant Isaac Hull adressée à Samuel L. Southard, (de la frégate « États-Unis », Callao, le 29 juin 1824, 1 p. in-4, en anglais).
- Lettre du Commandant Isaac Hull adressée à Samuel L. Southard, (de la frégate « États-Unis », rade de Haunchaco, le 1er août 1824, 2 p. in-4, en anglais).
- Liste des documents transmis à Son Excellence le Général Bolivar ayant trait à l'amiral Guise, (s.d. codée « A 9h », 2 p. in-4, en anglais).
- 2 copies sous formats différents de la même lettre du commandant Hull au général Simon Bolivar « Libérateur de la Colombie et Dictateur du Pérou », (de la frégate « États-Unis », Callao, le 26 mai 1824, 5 p. petit in-4 et 3 p. in-folio, en anglais).
- Lettre du Commandant Isaac Hull adressée au Vice-Consul des Etats-Unis à Lima, Stanhope Provost, (de la frégate « États-Unis », Chorrillos, le 10 septembre 1825, 3 p. in-4, en anglais) ; avec l'extrait d'une lettre reçue du Ministre de la Marine par le commandant Isaac Hull, datée du 23 mars 1825.
- Liste des papiers divers émanant du Ministère de la Marine comportant des documents relatifs aux dommages subis par les ressortissants américains du fait des autorités républicaines et royales au Pérou, (s.d.,  2 p. in-folio, avec liste en anglais récapitulant certaines des lettres citées ci-dessus).
- État des forces navales dans l'Océan Pacifique, (de la frégate « Etats-Unis », baie de Callao, 6 octobre 1824, 2 p. in-folio, en anglais).
- Lettre du commandant Hull au général Simon Bolivar « Libérateur de la Colombie et Dictateur du Pérou », (de la frégate « États-Unis », Callao, le 28 mai 1824, 3 p. in-folio, en anglais).
- Lettre du commandant Hull au général Simon Bolivar « Libérateur de la Colombie et Dictateur du Pérou », (de la frégate « États-Unis », Callao, le 29 mai 1824, 2 p. in-folio, en anglais).




on joint : traduction dactylographiée des documents 5 à 17 (sauf la pièce 15) en français, ainsi que divers papiers dactylographiés s'y rapportant, provenant de l'ancien propriétaire.



 

Catalogue Note

précieuse correspondance entre la marine américaine et le général bolivar pendant le blocus de callao et la libération du pérou
Cette correspondance porte essentiellement sur les actes de piraterie dont est accusé le vice-Amiral Guise, commandant la flotte patriote de Bolivar, et chargé de soumettre au blocus le port de Lima, Callao, tombé aux mains des royalistes. Pendant cette période cruciale pour l'entreprise de libération de l'Amérique du Sud de l'emprise espagnole, Bolivar et ses troupes de patriotes vaincront définitivement, dans la sierra, les armées royalistes.

Le 5 février 1824, le port de Lima (distant seulement de la capitale du Pérou de 12 km) se déclare pour le parti espagnol (royalistes) et Lima elle-même échappe aux patriotes. Le 6 août 1824, Bolivar vainc les armées royalistes à Junin, dans les Andes Centrales. Le 9 décembre 1824, il défait définitivement les royalistes après la fameuse bataille d'Ayacucho, toujours dans les Andes Centrales, et les patriotes occupent Lima. Le fort de Callao, toujours aux mains des royalistes, ne se rendra qu'en janvier 1826, mais l'escadre royaliste s'était déjà retirée du Pacifique.
Surnommé le « Libérateur » (El Libertador), Simon Bolivar (Caracas, 1783- Santa-Marta, 1830) est considéré comme le Washington de toute l'Amérique du Sud. Après avoir délivré la Nouvelle-Grenade et le Venezuela des Espagnols, qu'il réunit en une seule république sous le nom de Colombie (1819), y assumant une présidence dictatoriale, Bolivar fut appelé par les insurgés du Pérou et en chassa rapidement les armées royalistes fidèles à l'Espagne. Les Péruviens le proclamèrent alors « Dictateur du Pérou », et le lieutenant de Bolivar, le jeune général colombien Sucre, continua la guerre de libération en délivrant le haut Pérou, qui se constitua le 11 mars 1825 en république sous le nom de Bolivie, en hommage au Libertador.
La présente correspondance revêt un intérêt tout particulier en ce qu'elle met en cause la marine des patriotes commandée par Guise, et celle des américains patrouillant au large des côtes péruviennes. Les Etats-Unis, restés neutres durant les guerres de libération, avaient été parmi les premières nations à reconnaître la nouvelle République de Colombie. Les accusations d'exactions et de faits de pirateries reprochés par les missives du commandant Hull de la Marine américaine, portaient donc un préjudice moral à la mission libératrice et républicaine fixée par Bolivar. Dans sa lettre de réponse au commandant Hull, sans toutefois répudier ni promettre de destituer le Vice-Amiral Guise, il apparaît comme le grand révolutionnaire et homme d'État qu'il était : magnanime, conciliant et généreux.
les lettres signées de bolivar sont très rares.