Lot 134
  • 134

Superbe masque, Guro, Côte d'Ivoire

Estimate
80,000 - 120,000 EUR
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Description

  • Guro
  • Superbe masque
  • haut. 30 cm
  • 11 3/4 in
Ce masque facial présente toutes les caractéristiques des canons de la beauté en pays Guro : étroit visage, haut front bombé, coiffure complexe dessinant sur le front un motif tripartite au contour dentelé en arabesques, les cheveux tressés réunis au-dessus de la tête par ornement en forme de cube, extrême finesse des traits, dominés par l'arête étroite du nez étiré. Très beau et sensible jeu de lignes, les courbes tendues vers une bouche ouverte aux dents rehaussées de kaolin, le menton disparaissant. Magnifique patine nuancée, allant du brun clair au brun noir.



La face interne porte les étiquettes et mentions suivantes : un cachet des douanes françaises marqué « douanes centrales Paris », une étiquette rectangulaire indiquant le numéro « 303 », une autre étiquette rectangulaire avec le numéro « 35.231 », un numéro « 32 » peint en blanc, et l'inscription "Zouénoula" à l'encre noire. Le socle est signé Inagaki.

Provenance

Ancienne collection Paul Guillaume, Paris, vers 1920
Ancienne collection Paul Guillaume - Art Nègre, Maîtres Etienne Ader et Maurice Rheims, Hôtel Drouot, Paris, 9 novembre 1965, n°132

Literature

Exposé et mentionné dans :
Sweeney, African Negro Art, 1935 : 36, n° 105, catalogue de l'exposition, The Museum of Modern Art, New York, 19 mars - 19 mai 1935

Catalogue Note

Mentionné à deux reprises (African Negro Art,1935 et Ancienne collection Paul Guillaume, 1965) mais jamais reproduit, l'identification de ce masque constitue une découverte très précieuse, venant enrichir à la fois le corpus de l'extraordinaire collection Paul Guillaume, et celui – historique – des œuvres ayant figuré au MoMA lors de l'exposition African Negro Art, en 1935.

C'est la photographie prise en 1935 par Soichi Sunami, au moment de l'arrivée à la douane de New York des œuvres destinées à être exposées à African Negro Art, qui a permis de l'identifier au n° 105 du catalogue, et au n° 35.231 (étiquette figurant au dos du masque) de son enregistrement au MoMA.

Ce masque Guro, par son raffinement et la superbe qualité de sa sculpture, constitue l'un des plus beaux exemplaire du style "Zouénoula" diffusé sur le marché par Paul Guillaume, dès le début des années 1920. Un cliché datant de 1922 - époque où Paul Guillaume était l'étroit collaborateur (et fournisseur) du critique d'art et collectionneur Albert C. Barnes - pris dans la salle n° 22 de la Barnes Foundation, montre un masque très étroitement apparenté. Ce style très caractéristique du goût de Paul Guillaume est aussi illustré par un masque de même provenance, également présenté à African Negro Art, et photographié par Walker Evans (Webb, 2000 : 63, n° 13, ref. WE 119). La superbe qualité de ce masque explique que Paul Guillaume (puis sa famille) l'ait conservé dans sa collection personnelle.

Le masque gu représente, dans la pensée Guro, une belle femme chantant les louanges de sa contrepartie masculine, tout en protégeant les jeunes épouses contre toute malveillance de la part de la famille où elles sont mariées (Barbier, 1993 : 240, 244). La coiffure représentée ici était autrefois réservée aux femmes et aux filles d'hommes riches et influents. Ce masque illustre magnifiquement la beauté idéale telle que les Guro la concevaient, et la signifiaient dans leurs masques gu.

A superb Guro mask, Côte d'Ivoire

Mentioned on two separate occasions (African Negro Art, 1935 and Ancienne collection Paul Guillaume, 1965) but never reproduced, the identification of this mask constitutes an important discovery which will enrich both the corpus of Paul Guillaume's extraordinary collection and that of works which appeared at MoMA as part of the 1935 African Negro Art exhibition.

It is Soichi Sunami's 1935 photograph, taken when works which were to be included in African Negro Art arrived at customs in New York, which allows us to identify lot 105 in the Guillaume catalogue as no. 35.231 in the exhibition at MoMA. A label on the back of the mask bears this number.

The identification of this mask constitutes an important discovery in the history of African art as it was around in the first years of the 20th century, at the same time as the activities of important Parisian dealers, such as Paul Guillaume, and the exhibition African Negro Art were making important steps in the recognition of African Art amongst the general public.

The refinement and the superb sculptural quality of the offered mask distinguish it as one of the most beautiful examples of the 'Zouenoula' style which Paul Guillaume offered from the beginning of the 1920s. A photographic negative taken in room 22 of the Barnes Foundation in 1922, a time when Paul Guillaume was the sole dealer to the art critic and collector Albert C. Barnes, shows a very closely related mask. This style, which is very characteristic of Paul Guillaume's taste, can also be seen in another mask from Guillaume, also exhibited in African Negro Art, and photographed by Walker Evans (Webb, 2000: 63, no. 13, ref. WE 119). The superb quality of this mask explains why Paul Guillaume (then his family) kept this mask in his private collection.

In Guro thought the gu mask represents a beautiful woman singing the praises of her male counterpart. The gu mask protects young wives against any ill will on the part of the family into which they have married (Barbier, 1993: 240,244). The hairstyle represented here evokes a head-dress which was formerly reserved for the wives and daughters of influential men. This mask is a magnificent illustration of the Guro's concept of ideal beauty, which they represented in their gu masks.