Lot 55
  • 55

Jean-Baptiste-Camille Corot

Estimate
80,000 - 120,000 EUR
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Description

  • Jean-Baptiste-Camille Corot
  • Fontainebleau. Pins et bouleaux dans les rochers
  • Signé en bas à droite Corot
  • Huile sur toile
  • 54 x 39,5 cm ; 21 1/4 by 15 1/2 in

Provenance

Collection Tillot vers 1880;
Bernheim Jeune, Paris, 1892;
Vente Hôtel Drouot, Paris, 27 mars 1942;
Monsieur Feld-Kircher, 1944;
Resté depuis chez les descendants.

Literature

Alfred Robaut, l'oeuvre de Corot, Paris, 1905, Tome II, p.180-181, n°483

Condition

Canvas laid down on canvas probably by the artist studio (according to Martin Dieterle); No repaints under UV light; Very overall condition. The texture of the paiting is thin; Painted on a thin canvas; There is a white preparation; Varnish is regular; A few cracks.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

En 1822, Corot s'inscrivit à l'atelier d'Achille-Etna Michallon (1796-1822). Il y reçut une formation marquée par les doctrines néoclassiques mais Michallon lui conseilla de travailler en plein air. Corot se rendit donc pour la première fois en forêt de Fontainebleau en octobre 1822, il allait y retourner régulièrement car le site mêlant collines, rochers et forêt évoquait la variété pittoresque de la campagne romaine. Moreau-Nélaton écrivait alors: Fontainebleau est un séjour à la mode parmi les peintres [...] c'est comme une succursale de l'Italie. On y vit  dans une atmosphère de bienfaisante émulation et la nature y parle le plus noble des langages.
Corot fut parmi les premiers peintres à se rendre régulièrement à Fontainebleau, surtout au printemps et en été; il y trouvait des motifs simples et propices aux études de lumière et de matière. Il peignait avec un réalisme poussé la forêt, alternant arbres et rochers avec une recherche très poussée sur la lumière. Il aimait aussi faire des études de près, notamment de troncs d'arbres ou de rochers.

Lorsqu'il peignait en plein air, Corot avait l'habitude de punaiser une toile sur un support, afin de peindre sur le motif. Une fois l'oeuvre terminée, il la faisait maroufler sur une autre toile montée sur châssis. C'est très probablement cette méthode qui a été utilisée pour l'oeuvre que nous présentons.

Cette oeuvre est sans doute l'une des plus travaillées parmi celles qui furent exécutées en forêt de Fontainebleau, non seulement par le traitement des volumes des rochers, peints en fonction de l'éclairage, mais aussi par la profusion de matière et la subtilité des effets de lumière particulièrement délicats dans le feuillage des arbres. En ce sens notre oeuvre peut être rapprochée d'une étude que l'artiste réalisa dans les années 1830-1835, Carrière de la Chaise-Marie, Fontainebleau (musée des Beaux Arts de Gand, voir illustration ci-dessous), où l'on voit la même attention portée aux rochers et aux effets de lumière. Néanmoins, dans Carrière de la Chaise-Marie, Fontainebleau, Corot nous présente un paysage horizontal en "frise", tandis que dans notre tableau par un cadrage resserré et une composition toute en hauteur, le spectateur n'a d'autre choix que de plonger dans cette forêt, ces rochers et ces chemins escarpés afin de rejoindre, sur la gauche, la seule figure humaine de cette composition. Corot aimait animer ses paysages d'une présence humaine. Ici figure un homme chapeauté à l'arrière plan que l'on discerne à peine, comme pour montrer la petitesse de l'homme face à la grandeur de la nature.

La maîtrise technique de Corot, sa volonté de traduire la richesse de la nature sont particulièrement sensibles dans notre oeuvre, peinte entre 1840 et 1845, à une époque où la critique lui était nettement favorable et commençait enfin à voir en lui l'un des maîtres du paysage français.