Lot 9
  • 9

François Perrier Pontarlier, Franche-Comté, Burgundy circa 1594 - 1649 Paris

Estimate
200,000 - 300,000 EUR
bidding is closed

Description

  • François Perrier
  • Le triomphe de NeptuneVers 1639-1643
  • Huile sur toile
    Sans cadre

Condition

The catalogue illustration is quite representative. Stretcher in good condition. Relining from the 19th century. Some worn in different places on the surface with some repaints. There is a diagonal scratch of circa.70 cm on the paint surface in the center of the painting (near the chariot of Neptune). A more important repaint on the brest of the feminine figure on the left. A few small damages with paint losses in the flesh of the figures.
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Catalogue Note

Après une première formation auprès du peintre Horace Le Blanc à Lyon, François Perrier part étudier en Italie vers 1623-24. Il découvre à Rome les grands monuments de l’Antiquité, de la Renaissance et du début du Baroque, et collabore avec Giovanni Lanfranco. De retour en France en 1628, il devient le principal assistant de Simon Vouet et sa peinture sera fortement influencée par ces deux maîtres.
En 1635, il effectue un second voyage à Rome où il va demeurer dix ans. Ce séjour romain marque une évolution rapide de son style qui arrive à maturation dans les premières années de la décennie 1640. Les emprunts les plus divers - à Lanfranco, Carrache, Dominiquin, autant qu’à Nicolas Poussin ou Pierre de Cortone, et bien sûr à l’antique - se fondent en un style personnel qui lui assure sa notoriété et une série de commandes pour les décors des palais des grandes familles romaines. Parallèlement, il développe son activité de graveur en publiant plusieurs recueils d’eaux-fortes d’après des œuvres d’art antiques et les fresques de Raphaël à la Farnésine.
De retour à Paris en 1646, il reçoit ses commandes les plus importantes, en particulier le plafond de la Galerie La Vrillière et le décor de l’hôtel Lambert. En 1648, il fait partie des membres fondateurs de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture mais décède brutalement l’année suivante.

Notre tableau s’inscrit parfaitement dans la série de bacchanales marines que Perrier exécute à Rome. Bien éloignée des compostions plus encombrées et naïves des tableaux des années 1630-1635, cette œuvre nous permet d’apprécier ce qu’a appris Perrier au contact de Raphaël et de la Rome antique lors de ses séjours romains, alors que Richelieu veut donner à la France un style classique. Mr. Alvin Clarck, spécialiste de l’artiste, situe le présent tableau vers 1639-1643, peu après sa participation à la décoration du Grand Salon du Palais Perretti-Almagià.
La diversité des nus saisis dans des attitudes variées témoignent de sa profonde connaissance des modèles antiques, tandis que la puissance de l’expression et le dynamisme de la composition s’allient à une palette caractéristique, marquée par des ocres et des bleus de lapis très profonds. On retrouve également les types physiques chers à Perrier, hommes à la musculature puissante, barbes fournies et yeux noirs enfoncés.

Avec ce tableau, Perrier met au point une formule déjà utilisée en 1638 pour l’Allégorie de la naissance du dauphin (connue seulement par une copie), reprise dans la Vénus priant d’être favorable à Enée (vers 1643-1645, huile sur toile, 100 x 132 cm, musée départemental des Vosges d’Epinal) et qu’il portera à sa perfection avec le célèbre Acis et Galathée conservé au musée du Louvre (vers 1647, huile sur toile, 97 x 133 cm).

Nous remercions Monsieur Alvin Clarck d’avoir confirmé l’attribution de notre tableau à François Perrier après examen direct de l’œuvre.