Lot 88
  • 88

Dominique-Antoine-Jean-Baptiste Magaud Marseille 1817 - Marseille 1899

Estimate
25,000 - 35,000 EUR
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Description

  • Dominique-Antoine-Jean-Baptiste Magaud
  • Jérémie reprochant aux Juifs leurs dérèglements
  • Signé et daté en bas à droite D.Magaud 1852
  • Huile sur toile
  • 113.5 x 146 cm ; 44 2/3 by 57 1/2 in.

Provenance

Collection de M. Jaubert de Delor en 1908.

Literature

Ferdinand Servian, Magaud, Paris, 1908, reproduit face à la page 90.
Albert Boïme, Thomas Couture and the eclectic vision, Yale University press, 1980, reproduit p. 149, n°IV, 17.
Jean-Roger Soubiran, Le paysage provençal et l'école de Marseille avant l'Impressionnisme (1845-1874), RMN Musée de Toulon, 1993, cité page 406, reproduit p. 746.

Condition

Original canvas. It's been restored and cleaned up. A number of repaints shwon under the UV light. The face of the man in the background in the shade and the two people in the left hand side are slightly worned. Some repaints scattered in the surface. There seems to be older repaints not visible under UV light. Two small patches on the reverse.
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Catalogue Note

Sous la Monarchie de Juillet, les artistes ont aimé représenter des scènes d'orgie, la plus célèbre étant bien sûr l'immense tableau de Thomas Couture, Les Romains de la décadence (1847, musée d'Orsay, voir l'illustration ci-dessous).
Comme  l'oeuvre de Couture, la mise en scène de notre tableau est imposante, à la fois classique et sensuelle, afin de mettre en opposition le passé vertueux d'une civilisation avec son présent corrompu.
La vogue des scènes d'orgie dans les années 1840-1850 a donné lieu à bien des interprétations : s'agissait-il d'évoquer le déclin de la France après les jours héroïques de la Révolution? Ou bien de montrer la menace pesant sur les idéaux classiques, depuis que les peintres Romantiques ne s'intéressaient plus aux sujets antiques exaltant la Vertu des Anciens.

Ferdinand Servian décrit ainsi Jérémie reprochant aux Juifs leurs dérèglements:  "Le prophète montrant le ciel, au milieu de l'orgie, a vraiment de la grandeur [...] Il écrase toute la scène de sa présence. Les couples lascifs rangés autour de la table à la fin du festin, la femme qui s'est laissée choir près du pilier, la blonde pécheresse, le juif tenant une coupe à la main, le regard hébété, tout cela disparaît, est anéanti par la seule présence de Jérémie qui occupe la scène ; et telle est la puissance morale des oeuvres de Magaud que cette fête orgiaque n'apparaît plus à nos yeux que comme une vision sacrée, tellement il a su lui imprimer un caractère de grandeur sainte et lui donner toute la portée d'un enseignement".