Lot 278
  • 278

les géorgiques... traduites par Jacques Delille Paris, Petrus Didot natu major, 1807

Estimate
12,000 - 18,000 EUR
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Description

  • Virgile
  • les géorgiques... traduites par Jacques DelilleParis, Petrus Didot natu major, 1807
In-folio (355 x 255 mm). Edition bilingue, tirage sans les 5 figures gravées.  



reliure signée par duplanil et avec étiquette au verso de la première garde volante, vers 1830. Maroquin bleu-gris à grain long, décor de fers dorés de styles variés et compartiments mosaïqués, large bordure, grand motif central circulaire rayonnant, petites plaques estampées à froid dans les écoinçons internes, dos à larges faux-nerfs plats et décor analogue, doublures de maroquin vert à panneau de soie moirée, tranches dorées.
Rousseurs, coins légèrement frottés.

Literature

Jammes, Les Didot, 88.

Catalogue Note

Cette grande et luxueuse reliure apparaît comme une œuvre hors normes, sans doute la démonstration de maîtrise d’un artisan déjà renommé. Elle expose un nombre considérable de fers à dorer d’une grande diversité. Comme la composition elle-même, ils ont pour caractéristique unitaire remarquable de ne faire aucune référence aux éléments décoratifs des reliures des siècles passés. Cette production offre ainsi le riche témoignage d'un style nouveau dont Duplanil fut un des plus habiles promoteurs.

L’étiquette du relieur qui complète sa signature indique qu’il est « relieur de son altesse royale madame la Dauphine », or c’est en 1825 que la duchesse d’Angoulême, fille aînée de Louis XVI, devint dauphine à la suite de l’avènement au trône de son beau-père Charles X. La même étiquette précise que l’adresse de Duplanil est « rue de Savoye n° 6 », or il réside en ce lieu jusqu’en 1830. Ces deux informations conduisent à dater cette reliure entre 1825 et 1830 et à lui assigner un rang extrêmement précoce dans l’émergence des nouvelles formes décoratives de l’époque. Si, pour des raisons stylistiques, on n’adhère pas à cette datation, il est loisible de déceler que cette œuvre n’est pas issue de la commande d’un amateur, mais fut réalisée à l’initiative personnelle du relieur pour être présentée au jury de l’exposition des produits de l’industrie française de 1834 et que Duplanil, par l’emploi d’une étiquette obsolète, mais gratifiante, aurait voulu attester l’ancienneté de la reconnaissance distinguée dont il bénéficiait. A cette manifestation, Duplanil obtint une médaille argent.

Cette magnifique édition des Géorgiques de Virgile, "la plus belle et aussi l'une des meilleurs" conduite par Pierre Didot reprend le texte de la traduction de Delille publiée pour la première fois en 1770. Elle s'inscrit dans le grand projet d'une édition complète des oeuvres du Prince des poètes, somptueusement inaugurée avec les Bucoliques en 1798, "le premier et le plus célèbre de la série des grands in-folios publiés au Louvre par Pierre Didot" (Jammes, 88). Les caractères d'une extrême distinction ont été gravés et fondus par Firmin Didot.