le decameron Londres (Paris), 1757-1761

5 volumes in-8 (194 x 122 mm).



illustration en premier tirage : 5 titres-frontispices, un portrait, 110 figures et 97 culs-de-lampe par Gravelot, Boucher, Cochin et Eisen, gravés par Aliamet, Baquoy, Flipart, Legrand, Lemire, Lempereur, Leveau, Moitte, Saint-Aubin, Sornique, Tardieu...



reliure de l'époque attribuable à bradel-derome. Maroquin rouge, quadruple encadrement de roulettes et chaînette, armoiries centrales, dos orné de caissons de filets, petits fers et médaillons, pièces de titre et tomaison de maroquin vert, roulettes intérieures, tranches dorées.

Louis-Gaucher de Châtillon (1737-1762, armoiries sur les plats, OHR 750, var)--Roederer (ex-libris armorié)--Cortlandt F. Bishop (I, 1938, n° 294).

Cohen 160.

Splendide édition illustrée, considérée par Cohen comme l'un des livres illustrés les plus réussis de tout le XVIII^e siècle". Ici en français dans la traduction d'Antoine Le Maçon, elle fut imprimée simultanément en italien par les mêmes presses anonymes.

L'exemplaire comprend les gravures en tout premier tirage, reconnaissables au paraphe imprimé au verso, tirage réalisé pour l'édition en italien. Tout comme les exemplaires du premier tirage de la version italienne, l'exemplaire est sur papier fort de Hollande.

D'une élégance rare, la reliure doit être attribuée à Derome. Louis Gaucher, duc de Châtillon, lieutenant-général des armées de Louis XV, dernier descendant d'une famille traditionnellement alliée aux rois, pair de france et tuteur du Dauphin, et de laquelle était sorti un pape, avait épousé en 1756 Adrienne-Émilie-Félicité de La Baume Le Blanc de La Vallière, fille du duc de La Vallière. Il meurt en 1762, un an après la fin de la publication de son Décameron, laissant deux filles, la duchesse d'Uzès et la duchesse de la Trémoille

Le fer d'armes semble avoir été poussé pour le duc de Châtillon par une autre main que celle du doreur de la reliure, et l'on peut se demander si ce luxueux et très bibliophilique exemplaire n'aurait pas appartenu en premier lieu à son célèbre beau-père collectionneur. C'est peut-être le 15 novembre de cette même année, alors que La Vallière confie à son gendre sa charge de Grand fauconnier de France, qu'il lui fait cadeau de ce bel exemplaire.