Lot 10
  • 10

Max Ernst

Estimate
220,000 - 280,000 EUR
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Description

  • Max Ernst
  • FANTÔME
  • huile sur toile

  • 35 x 27 cm; 13 3/4 x 10 5/8 in.

Provenance

Joe Bousquet, Carcassone
Don de la famille du précédent au père de l'actuel propriétaire

Literature

Werner Spies, Max Ernst, Œuvre-Katalog, Werke 1925-1929, Houston, 1976, no 1360, illustré p. 292
Pierre Cabanne, La chambre de Joe Bousquet, Enquête et écrits sur une collection, Marseille, 2005, illustré p. 85

Condition

The canvas is not lined. Under UV light there is no evidence of any retouching. This work is in excellent condition.
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Catalogue Note

quote: "(...) Je devais vivre entre quatre murs fasciné, regardé par les plus beaux tableaux du monde. Les plus magnifiques de ces tableaux sont l'œuvre de Max Ernst. "  (Joe Bousquet D'une autre vie, 1947)

Peint en 1928, Fantôme a fait partie de la collection mythique du collectionneur Joe Bousquet. Cette oeuvre appartient à la série de peintures réalisées par Max Ernst à la fin des années 20, plus connues pour leur représentation de coquillages et fleurs. La technique est la même : issues de frottages et de grattages, les formes surgissent aux contours ciselés, aux arrêtes tranchantes, se découpant dans une nuit profonde.
Blessé à Vailly pendant la guerre 1914-18, reclus dans une chambre plongée dans la pénombre rue de Verdun à Carcassonne, Bousquet consacra toutes ses forces subsistantes à l'art; collectionnant, diffusant, recevant amis, peintres et écrivains. Sa chambre fut le cénacle du Surréalisme dans le sud de la France.
"Les peintres m'ont comblé. Quand j'étais aussi pauvre qu'eux ils ont fait de ma chambre une demeure enchantée" écrit Joe Bousquet à Maurice Nadeau le 13 juillet 1945.
Mais plus que tous, Max Ernst est son 'frère d'ombre et de sel' comme il le nomme. Une amitié indéfectible suit leur première rencontre en 1929. Signe prémonitoire que Bousquet aime à relater, le peintre, jeune lieutenant, se trouvait de l'autre côté de la ligne de feu le jour où il fut blessé.
On ne peut dénombrer exactement combien de tableaux de Ernst il posséda, Bousquet les renommant lui-même, rendant difficile toute identification. Et à sa mort, les œuvres furent dispersées, données pour la plupart à ses amis. Tel est le cas de Fantôme.  
Joe Bousquet a beaucoup écrit sur le Surréalisme, collaborant à de nombreuses revues. On peut trouver des résonnances avec les oeuvres qu'il a possédées, et notamment Fantôme, lorsqu'il écrit pour la préface d'une exposition Max Ernst en 1950:  "Toutes les œuvres de Max Ernst sont des réalités éruptives. Elles se constituent d'un bloc, par évidences entières, comme si tout le corps les avait fait naître de la clarté organique qui nous habite, de la nuit viscérale qui nous donne nos yeux. On les dirait surprises sur la pente d'une transfiguration ou au seuil d'une métamorphose. Jamais un ensemble de couleurs n'y cherche à se revêtir d'une forme. De cette forme, il tire la vie et la force de se projeter." (Joe Bousquet, Préface pour l'exposition Max Ernst à la galerie René Drouin, 1950).

Fig. 1 Joe Bousquet photographié par Denise Bellon, février 1946.
oil on canvas. Painted in 1928.