Books

/

Lot 47
  • 47

Quatrains d'un homme qui avoit le malheur d'avoir 47 ans. manuscrit autographe [entre 1741-1745]

bidding is closed

Description

  • Voltaire
  • Quatrains d'un homme qui avoit le malheur d'avoir 47 ans.manuscrit autographe[entre 1741-1745]
8 strophes en 32 vers, sur une page in -folio. 



A l'encre noire sur papier vergé au filigrane "F. A." surmonté d'une couronne et accompagné d'un écu au cor de chasse. Au bas de la première page, les mots "Du ciel" en réclame. L'avant-dernier quatrain porte une correction au mot "vint".
Minimes salissures. Traces de pliures.

Literature

Bengesco, I, 564--L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la Bibliothèque nationale, I, nos 12, 25.

Catalogue Note

Version inédite du mélancolique poème de Voltaire à sa compagne : pudique ou ambigü retrait de Voltaire derrière les beautés de l'amitié.

Cette mystérieuse annonce témoigne des détours que prend l'amour entre les deux êtres de ce couple légendaire formé de Voltaire et madame du Châtelet. Voltaire peine à supporter les amours étrangères de la marquise, et madame du Châtelet supporte mal les charmes que déploie encore Voltaire durant ces années. Voltaire et la marquise du Châtelet se réconcilient en 1744 et se retrouvent à Cirey. Emilie du Châtelet vivra encore ses tumultueuses amours déçues avec Maupertuis, puis avec le poète Saint-Lambert, qui firent la joie et la risée de ses ennemis. Elle en eut un enfant le 4 septembre 1749 et mourut contre toute attente 6 jours plus tard d'un accident digestif. Voltaire pleurera la perte de "son ami de vingt ans", "un très grand homme que les femmes ordinaires ne connaissaient" pas.
Le poème se fit connaître la première fois dans la lettre qu'adresse Voltaire à Pierre Robert Le Cornier de Cideville (Bestermann, Corr. VIII, D2512), confident intime de la marquise et de Voltaire à la fois, ancien ami d'école de Voltaire à Louis-le-Grand, devenu magistrat à Rouen. Voltaire le publie en 1745 dans ses Oeuvres (in Stances à madame du Châtelet, tome VI, Amsterdam, Etienne Ledet). Une version augmentée est imprimée à Londres [Trévoux] en 1746 (tome V), comprenant deux strophes inédites. Celle-ci, qui comprend à la fois les éléments de 1745 et non encore ceux de 1746, est précisément contemporaine de ces deux premières versions imprimées. Voltaire mettra plus tard son titre à jour, qui deviendra Quatrains sur le malheur d'avoir près de cinquante ans.
Cet état du poème est resté inédit, et n'a pas été étudié par les bibliographes de Voltairiana.