Belle statue, Dogon, Mali

Le personnage adopte une pose conventionnelle de la statuaire Dogon: debout sur des jambes semi-fléchies, le buste droit, la tête dans son prolongement, les bras libérés du corps, les mains posées sur les genoux. Très beau jeu de lignes, opposant les longues verticales des volumes étirés aux courtes lignes obliques des seins, des avant-bras et des cuisses. La tête étroite montre un visage projeté en avant, marqué par le nez en forme d'ancre, les yeux rapprochés, la petite bouche aux lèvres saillantes et les oreilles rejetées vers l'arrière. Très belle patine nuancée, croûteuse et craquelée.  

Collection Krohn, Allemagne

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Hélène Leloup (1994 : n° 90) associe dans la statuaire Dogon la position des jambes fléchies à celle agenouillée - "que l'on prend pour prier, mais c'est aussi la position de déférence, de respect".

Stylistiquement, sa silhouette élancée, de même que la souplesse des lignes, l'élégance des formes et ses yeux rapprochés l'apparentent au style N'duléri, qui s'est développé dans la région du Centre et du Nord du plateau de Bandiagara, et a connu son apogée au xviii^e siècle. La stylisation de la poitrine, se fondant dans une encolure projetée en avant, se retrouve sur plusieurs autres statues masculines N'duléri, en particulier celle de la collection Robert Rubin (Leloup, 1994 : n° 114). Elle est ornée d'un motif de scarification en zigzag, également présent sur les seins de la statue féminine N'duléri provenant d'une collection privée (Leloup, 1994 : n° 115).

Sa très belle patine croûteuse, finement craquelée, comme pétrifiée par le temps, atteste une ancienneté remontant au moins au xix^e siècle.