Rare et superbe bouclier de guerre, aire Massim, îles Trobriand, Papouasie Nouvelle-Guinée

vayola, piriforme. Le décor peint caractéristique est composé de motifs zoomorphes stylisés et de rosettes, dans des imbrications de volutes terminées par des têtes d'oiseaux ou de poissons sur un fond blanc, parsemé d'un motif en forme de "E". Bel équilibre de la composition, rehaussé par la polychromie.

Ancienne collection Wayne Heathcote, années 70
Collection Jolika, Rye, San Francisco

Reproduit et exposé dans :
Friede, New Guinea Art. Masterpieces from de Jolika Collection of Marcia and John Friede, 2005 : 431, fig. 401 (vol.I), 150, n°401, (vol.II), catalogue de l'exposition, Gallery de Young, Golden Gate Park, San Francisco, octobre 2005

Good condition overall. Wear consistent with age and use within culture. Normal wear. Note on back in white B+off Fenton. May 1985, Trobriand Islands, S. Pacific
In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective qualified opinion.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING CONDITION OF A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD "AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF SALE PRINTED IN THE CATALOGUE.

Les boucliers des îles Trobriand figurent parmi les plus beaux de Nouvelle-Guinée. Selon Beran (in Peltier, 2006 : 419, à propos d'un bouclier du XIX^e siècle à décor comparable conservé dans la collection Barbier-Mueller), ils étaient utilisés dans les îles Trobriand, et dans une moindre mesure dans l'île Woodlark. Seuls les guerriers émérites, de haut rang, avaient le droit de les porter. Leur rareté s'explique par l'arrêt de leur fabrication autour de 1900.
De nombreuses interprétations, la plupart infondées et résumées par Beran (in Beran et Craig, 2005 : 201-207 ), ont été proposées pour la signification des motifs peints. L'interprétation consignée par Malinowski dans ses carnets de terrain inédits (1918) et celle donnée par un grand chef trobriandais constituent à ce jour les plus convaincantes (publiées par Beran, 2005 et 2006, idem). Les motifs représenteraient différentes espèces d'oiseaux, de serpents et d'insectes : par exemple, la tête de poisson plat évoque la seiche siwai, les petits poissons stylisés des sasaona vivants dans les rochers, les oiseaux des frégates (vikia) ou des aigrettes (boi). Les motifs en forme de "E" sont censés figurer les marques laissées par des pointes de flèches. Selon Beran (2006, idem), les boucliers trobriandais sont les seuls de l'aire Massim qui ne soient pas ouvragés en relief mais seulement gravés, très superficiellement, avant d'être peints en rouge et noir sur fond blanc. Celui-ci se distingue par la maîtrise de son dessin, la fraîcheur exceptionnelle de ses couleurs et la complexité de sa composition.