Lot 87
  • 87

Statue de singe porteur de coupe , Baulé, Côte d'Ivoire

Estimate
25,000 - 35,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Baulé
  • Statue de singe porteur de coupe
  • haut. 65 cm
  • 25 1/2 in
dite gbèkrè, représentée dans une attitude conventionnelle : debout, les jambes fléchies, les bras serrés contre le buste, tenant de ses deux mains le réceptacle à offrandes. A la puissance des masses musculaires répond le visage aux volumes anguleux, baissé, la gueule ouverte sur des crocs aiguisés, les yeux à demi clos par de lourdes paupières, le nez s’étirant jusqu’à l’extrémité de la mâchoire, l’ensemble des traits convergeant vers la coupelle. Epaisse patine sacrificielle, rougeâtre, croûteuse.

Provenance

Alain Dufour, Paris
Lucien Van de Velde, Anvers

Catalogue Note

Les statues simiesques porteuses de coupe, couramment appelées «gbèkrè» depuis leur première mention, en 1900, par Maurice Delafosse, appartiennent dans la culture Baulé à l’ensemble des amwin, ou « objets de pouvoir ». Relevant des sociétés initiatiques réservées aux hommes, elles offrent une diversité à la fois fonctionnelle – supports de pratiques prophylactiques, liées à des rites agraires ou encore à une pratique divinatoire nommée mbra (Bouloré in RMN, 2000 : 107 et Vogel, 1999 : 221-230) et iconographique, chaque type étant désigné par un terme spécifique (aboya, mbotumbo, ndyadan, gbèkrè …).

Ici, les traits d’un babouin mâle (mbotumbo) permettent de relier cette statue à un ancien culte réservé aux forgerons Baulé, où chaque statue était individuellement consacrée par un membre âgé de la caste, lui offrant périodiquement des sacrifices. La tradition de la forge ayant disparu chez les Baulé, ces statues ont pu être conservées pour servir occasionnellement dans un contexte différent (Garrard in Barbier, 1993 II : n° 28).

cf. Garrard (idem) pour une statue mbotumbo acquise par Josef Mueller avant 1942 et conservée au musée Barbier-Mueller.