Lot 254
  • 254

Superbe masque de danse, groupe Iatmul, Moyen Sépik, Papouasie Nouvelle-Guinée

Estimate
50,000 - 80,000 EUR
Log in to view results
bidding is closed

Description

  • Superbe masque de danse, groupe Iatmul, Moyen Sépik
  • haut. 65 cm
  • 25 1/2 in
mwai, au visage long et étroit, caractérisé par un nez étiré, l'appendice rejoignant le menton et s'achevant par une tête de crocodile sculptée. L'ample front bombé est peint de motifs faciaux traditionnels; les yeux signifiés par deux coquillages conus et la bouche en relief délicatement ourlée. Le front, le contour du visage, le menton et l'appendice nasal sont recouverts de coquillages nassa, cauris et conus - sertis dans un surmodelage de terre argileuse mélangée à de la résine ou de l'huile, appelé yimba. Les narines sont décorées de deux dents de cochons polis ; sur le sommet de la tête sont fixées des mèches de cheveux mélangées à de l'argile. La face interne du masque est profonde, percée de quatre trous de suspension. Belle patine d'usage. Traces de pigments rouges.

Provenance

Collection John Friede, New York

Literature

Reproduit dans :
Meyer, Oceanic Art, Ozeanische Kunst, Art océanien, Cologne, 1995 : 224, fig. n° 235.

Catalogue Note

Les masques mwai de la région du Sépik furent très tôt appréciés des Surréalistes et des collectionneurs; un masque aujourd'hui dans la collection Wielgus fut ainsi montré en 1930 lors d'une exposition organisée par Tristan Tzara et Charles Ratton, et entra ensuite dans la collection de Pierre Loeb, à Paris (in Pelrine, 1996 : 132, n°57).

Les masques mwai des Iatmul représentent des ancêtres claniques sous la forme de frères et de sœurs. Selon Kaufmann (in Peltier, 2006 : 406, n°38), ils font leur apparition par paires ou encore en groupes, lors de danses cérémonielles. Les costumes sont constitués d'une jupe de fibres végétales recouvrant entièrement le corps du danseur, surmonté d'un cône fait de pétioles de sagoutier. Les masques mwai n'étaient pas placés directement sur le visage du porteur mais fixés sur l'une des faces du support conique. Lors des danses, ces effigies sont décorées de feuilles colorées, de plumes et d'autres ornements qui se mettent en mouvement à chaque pas du danseur. Les porteurs de masques sont souvent accompagnés de femmes parées mais non masquées. Ils sont recrutés traditionnellement chez les membres initiés de la maison cérémonielle cadette.

Les masques de danse mwai ont été divisés en différents groupes stylistiques Iatmul (in Kaufmann, idem: 406, n°38) : le visage est plus aplati chez les Iatmul de l'est (Woliagwi) tandis que chez les Iatmul de l'ouest (Nyaura), le front, les arcades sourcilières très marquées et le nez se détachent de la base. Par son style dynamique, le masque de la collection Lindner se rattache à la statuaire des Nyaura, comme l'exemplaire très proche et de mêmes dimensions conservé au musée Barbier Mueller (reproduit dans Peltier, idem : 101, n°38). Les motifs peints sur ce masque et le modelage rappellent les techniques décoratives utilisées par les Iatmul pour les crânes funéraires surmodelés.

A superb Iatmul dance mask, Middle Sepik River, Papua New GuineaThe mwai masks of the Sepik region were greatly admired by Surrealist artists and collectors of the early 20th century.  For example, a mask now in the Wielgus Collection, was displayed in 1930 during an exhibition organised by Tristan Tzara and Charles Ratton (Pelrine, 1996: 132, n°57).

The mwai masks of the Iatmul represent clan ancestors in the form of brothers and sisters. According to Kaufmann (in Peltier, 2006: 406, n°38), they appeared in pairs or groups during ceremonial dances.  The costumes were composed of a vegetal fibre skirt which covered the dancer’s entire body, surmounted by a cone made of sago palm . The mwai masks were not placed directly over the face of the wearer but fixed to a conical fibre base, hooked to one of its sides.  During the dances, these effigies were decorated with coloured leaves, feathers and other ornaments that moved with the dancer.  The masqueraders were frequently accompanied by women wearing finery but no masks.  The men who wore these masks were traditionally recruited from among the initiated members of the younger ceremonial house.

The mwai dance masks are divided into different Iatmul stylistic groups (Kaufmann, idem: 406, n°38): the face is flatter among the Iatmul of the east (the Woliagwi) while in the case of the Iatmul of the west (the Nyaura), the forehead, the highly marked arch of the eyebrows and the nose protrude from the base.  In view of its dynamic style, the offered mask from the Lindner Collection can be compared with the Nyaura. Cf. a very similar example of the same size in the Barbier-Mueller Museum, Geneva (height: 66 cm, reproduced in Peltier, op.cit.,: 101, n°38). The painted motifs on this mask and the modelling are reminiscent of the decorative techniques used by the latmul for their funerary heads.