Lot 250
  • 250

Puissante statue fétiche, Songye, République Démocratique du Congo

Estimate
250,000 - 350,000 EUR
Log in to view results
bidding is closed

Description

  • Songye
  • Puissante statue fétiche
  • haut. 97 cm
  • 38 in
Cette statue nkisi exprime par sa pose, ses volumes, ses traits et par ses nombreux attributs, toute la puissance de sa fonction. Le personnage adopte une pose conventionnelle : debout sur une haute base circulaire, le corps droit, les mains posées sur l'abdomen gonflé, de part et d'autre du nombril saillant. L'expression est donnée par les yeux exorbités, faits de boutons en cuivre et par la bouche dessinant un huit couché, la force des volumes étant accentuée par les feuilles métalliques qui les recouvrent. Il a conservé ses très nombreux attributs : statuette nkisi portée sur la hanche, habit en peau, colliers en perles de verre et importante coiffe composée sur le devant de lamelles métalliques formant un diadème frontal, et à l'arrière d'une peau et de plumes. Belle patine brun rouge.  

Provenance

Ancienne collection Gaston de Havenon, New York
Sotheby's, Londres, 2 juillet 1990, lot n° 147

Literature

Reproduite dans :
Neyt, La redoutable statuaire Songye d'Afrique Centrale, 2004 : 193, n° 158bis

Reproduite et exposée dans :
Museum of African Art, The de Havenon Collection, 1971 : 235, catalogue de l'exposition, Museum of Modern Art, Washington D.C., mai 1971

Catalogue Note

Dans son ouvrage consacré à La redoutable statuaire Songye d'Afrique Centrale, François Neyt attribue cette puissante statue nkisi aux styles des Kalebwe ya Ntambwe, situés dans la région de Tshofa, au centre du pays Songye. A l'instar des autres styles centraux, celui développé dans la région nucléaire de Tshofa constitue l'un des archétypes conservant "toute la force et la puissance cosmique accumulée sur l'ancêtre stylisé " (idem : 326).  

Parmi les autres œuvres majeures stylistiquement apparentées, la statue nkisi de la collection Andreas et Kathrin Lindner peut notamment être comparée à celle provenant de l'ancienne collection Jef Vander Straete (cf. Baeke, Bouttiaux et Bubois, 2004 : 59, cat. n° 4). Elle se distingue en particulier par la superbe patine du bois rouge dans lequel elle a été sculptée.

Les statues mankishi, médiateurs entre les esprits et les hommes, étaient réalisées à la fois pour guérir, protéger, apporter chance et fécondité. Tandis que celles de petite dimension étaient réservées à un usage personnel, les statues de grande taille, comme ici, étaient destinées à protéger l'ensemble de la communauté, souvent pendant plusieurs générations. Pour les Songye, leur valeur réside avant tout dans l'efficacité des composantes magiques - dissimulées ici dans la corne. Le nkisi communautaire était conservé dans un sanctuaire particulier situé au centre du village, et placé sous la protection d'un gardien, censé traduire les messages du nkisi sous l'emprise de la possession médiumnique (Hersak, 1986 : 132).   

An important Songe power figure, Democratic Republic of the Congo

In his book, La redoutable statuaire Songye d'Afrique Centrale, François Neyt attributed the offered nkisi power figure to the style of the Kalebwe ya Ntambwe, situated in the Tshofa region in the centre of the Songe kingdom. Like other central styles developed in the Tshofa region, this figure is one of the archetypes retaining  "all the accumulated cosmic force and power of the stylised ancestor" (idem: 326).  

Compare with a related nkisi formerly in the  Jef Vander Straete  Collection (cf. Baeke, Bouttiaux et Bubois, 2004: 59, cat. n° 4).

Mankishi figures, mediators between spirits and humans, were made to cure, protect, bring luck and ensure fertility.  While smaller figures were reserved for personal use, larger figures, like the offered lot, were intended to protect the community as a whole, frequently over several generations. For the Songe, their value lies mainly in the efficiency of the magic substances - concealed in this case within the horn and attached to the body.  A community nkisi was kept in a special sanctuary located in the centre of the village, and placed under the protection of a guardian who was supposed to interpret the messages of the nkisi when possessed by a medium (Hersak, 1985: 132).