Lance, îles Kiribati, Micronésie

composée de trois pointes de bois - une grande verticale de section circulaire et deux plus petites, rapportées, en forme de crochet, maintenues entre elles par des ligatures de fibres végétales. Chaque pointe est munie de plusieurs rangées de dents de requin fixées à l'aide de cordelettes en fibres de coco très finement tressées. L'extrémité de chaque pointe est enveloppée dans des feuilles de pandanus ligaturées. Belle patine d'usage, brune.

Cette arme redoutable, réalisée en bois de cocotier ou de mangrove, servait à frapper l'adversaire lors des combats rapprochés. Dans les îles Kiribati (anciennement appelées îles Gilbert), les affrontements entre clans donnaient lieu à des combats ritualisés très spectaculaires. Dans cette région d'Océanie, les guerriers portaient une armure complexe en fibres de coco, composée d'une épaisse cuirasse, d'un pantalon, d'un casque et d'un bouclier dorsal. Ces armures permettaient de protéger le guerrier contre les lances dangereuses hérissées comme ici de dents de requins, de morceaux de sternum pointus, de crabes, ou encore des piquants de raies (cf. Koch, 1997 : 206). Elle peut être datée du XIX^e siècle.