Lot 194
  • 194

Beau et ancien masque, groupe Kapriman, rivières Korewori et Blackwater, Moyen Sépik, Papouasie Nouvelle-Guinée

Estimate
20,000 - 30,000 EUR
Log in to view results
bidding is closed

Description

  • Beau et ancien masque, groupe Kapriman, rivières Korewori et Blackwater, Moyen Sépik
  • Long. 73 cm
  • 28 1/2 in
Ce masque d'initiation didagur, composé de fibres végétales tressées sur une armature en rotin, se caractérise par son long nez recourbé, ses yeux exorbités et la langue pendante à laquelle répond l'ailette en vannerie surmontant la tête. Il a conservé les traces de la pâte argileuse peinte de blanc, noir et rouge, qui le recouvrait à l'origine. Les yeux en relief sont rehaussés d'ocre rouge. Belle patine ancienne, noire-grisâtre, dans la partie interne.

Provenance

Ancienne collection du Museum für Völkerkunde de Munich (selon les archives familiales)
Ancienne collection Ernst Heinrich, Stuttgart

Literature

Reproduit et exposé dans :
Greub, Kunst am Sepik, 1985 : 198, n°120, catalogue de l'exposition, Tribal Art Center, Basel, 1985-1988

Catalogue Note

Les masques didagur, représentant un être-esprit, apparaissaient par paire - masculin et féminin - au cours des cérémonies d'initiation. Le masque masculin, en forme de casque, présente toujours un long appendice nasal tandis que le féminin possède un nez plus court. cf. Friede (2005 : 128, n°282 et 283) pour la paire conservée dans la Jolika collection. 

Ces masques d'initiation, montrant une parfaite maîtrise de l'art de la vannerie, sont caractéristiques de l'art des Kapriman, vivant entre les rivières Blackwater et Korewori. Des œuvres similaires, trouvées chez des groupes voisins comme les Yimam ou les Iatmul, étaient le plus souvent obtenues par échange. 

Les masques didagur sont essentiellement conservés dans les musées, notamment le masque au nez curieusement recourbé du Metropolitan Museum of art, New York (Newton, 1967, n°90) et celui féminin du musée du Vatican (Kaeppler, Kaufmann, et Newton, 1997, fig. 867). Ils sont beaucoup plus rares dans des collections privées. Outre la paire de la collection Jolika, il existe seulement trois autres masques actuellement référencés : le premier orné de plumes, anciennement dans la collection Masco (cf. Wardwell, 1994 : n°21), le deuxième provenant de l'ancienne collection Jan Lundberg, Malmö, Suède (vente Zemanek-Münster, Wüzburg, 24 février 2007, lot 68) et le troisième ayant appartenu à André Breton, vendu récemment lors de la dispersion de ses collections (Calmels-Cohen, Paris, avril 2003). Ce dernier masque fut photographié dans l'atelier de l'artiste avant 1928.