Tête féminine, groupe Ewa, rivière Korewori, Moyen Sépik, Papouasie Nouvelle-Guinée

aripa, surmontant un bâtonnet en forme de losange ajouré. Le visage est inscrit dans un croissant, le front bombé traversé d'une arête centrale surplombant le nez recourbé ; la bouche est gravée en forme d'accent, les yeux figurés par deux cercles concentriques. Bois léger ; patine d'usage gris-noir, nuancée, avec traces de chaux blanche et de pigments rouges, croûteuse par endroits.

Ancienne collection Maurice Bonnefoy, New York, 1971

Reproduite et exposée dans :
Haberland, The caves of Karawari, d'Arcy Galleries, New York, 1968, n°44.
Art Océanien, 1970 : n°1090, catalogue de l'exposition, musée d'ethnographie, Neuchâtel, 1970
Greub, Kunst am Sepik, 1985 : 201, n°134, catalogue de l'exposition, Tribal Art Center, Basel, 1985 - 1988

Wear consistent with age and use within the culture. Old thin stable crack along the right side of the forehead. The end of the nose is broken, missing, as visible in the catalogue illustration.
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Cette tête, malgré sa petite taille, avait chez les Ewa du Haut Korewori un rôle sacré très important. Elle personnifie la "Mère de la Maison des hommes", divinité qui veillait sur les campagnes militaires et les expéditions de chasse. On lui rendait hommage en dressant une statue grandeur nature faite de feuillages et surmontée de cette tête en bois. D'après Kaufmann (2003 b : 98), "d'autres figures de mères servaient aux chasseurs à invoquer l'âme du kangourou arboricole, du phalanger noir, du casoar ou du cochon, ainsi que certaines espèces d'oiseaux". Les grandes effigies aripa, représentant les esprits de la chasse, étaient conservées dans la partie sacrée de la Maison cérémonielle.

Dans une exposition récente (cf. Kaufmann, 2003 a), le  Museum der Kulturen de Bâle a montré la diversité de la statuaire de la région du Korewori, et notamment de ces petites têtes féminines "Mère de la maison des Hommes".