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Statue de femme assise, Baulé, Côte d'Ivoire
Description
- Baulé
- Statue de femme assise
- haut. 43,5 cm
- 17 in
Provenance
Catalogue Note
Preston-Blier (1998 : 137) reproduit une photographie datant du XIXe siècle, montrant une reine mère Akan (asantehemaa), assise sur un siège royal, l’attitude hiératique, une main posée sur chaque genou, à l’instar de la statue présentée ici. Selon Soppelsa (Art Journal, vol. 47, n° 2, 1988), cette attitude protocolaire signifie l’affirmation du pouvoir de la personne du souverain.
Elle est assise sur un siège royal de forme ronde dit bia pulue, dont « la composition élaborée est réservée aux femmes du plus haut rang » (Soppelsa, idem) et l’importance – à la fois politique et rituelle – majeure. Selon Perrot (1982 : 134), le bia pulue est en effet réputé commander aux autres sièges royaux (bia).
L’attitude reprenant la posture des souverains Akan, le siège royal, de même que la patine nuancée dénuée de matière rituelle, permettent, selon toute vraisemblance, d’interpréter cette statue de femme assise comme la représentation – rare dans la statuaire Baulé - d’une reine mère, symbole de pouvoir et d’autorité, et incarnant la primauté du principe matriarcal, lequel régissait le fonctionnement civil de la société Akan. Selon Preston-Blier (idem), les statues représentant les reines mères Akan ont été créées à partir de 1870, suite à l’invasion de l’Ashanti par les Anglais et la mise en place d’institutions inspirées du droit occidental, dans une tentative d’idéaliser et de défendre, par des statues en matérialisant le symbole, le principe même du matriarcat ancestral. Cette iconographie se serait diffusée en pays Baulé par les Agni de l’Indénié et du Morounou, également de souche Akan.
cf. Boyer, Girard et Rivière (1997 : 97, n° 95) et Bassani (1989, n° 50) pour deux autres statues Baulé à la posture comparable, la seconde identifiée par Dulon (2003 : n° 01) comme une statue de reine.