[Baudelaire, Charles] Théodore de Banville. François Coppée. Anatole France. [Parnasse contemporain] Listes manuscrites avec appréciations pour chacun des poètes à retenir ou à écarter pour l'édition du troisième recueil du "Parnasse Contemporain", publié en 1876 par Alphonse Lemerre. [octobre 1875].

Ordre du manuscrit :
Anatole France : 1 billet oblong portant à l’encre noire : « A[lphonse]. L[emerre]. Président du Comité est instamment supplié par les trois auteurs des listes de brûler lesdites aussitôt qu’il n’en aura plus besoin » et 4 pages dont 3 in-4 et 1 in-8.
Théodore de Banville : 7 pages petit in-4 à l’encre noire.
François Coppée : 1 page grand in-4, à l’encre noire et crayon. Anatole France : 4 pages in-folio à l’encre noire, synthétisant les notes des trois listes. La première page comporte au verso : « Parnasse de 1875 ».



L’ensemble monté sur onglets et relié en un volume in-4, 242 x 188 mm.



Reliure signée de Noulhac. Demi-maroquin vieux rouge à coins, dos à nerfs, lettres dorées, tête dorée, doublure et gardes de papier orange.
Excellent état (quelques rousseurs et légères salissures).

Précieux document concernant la constitution du troisième recueil du Parnasse Contemporain, dont furent évincés notamment Baudelaire, Cros, Mallarmé et Verlaine. Ces listes sont édifiantes. Elles témoignent des rivalités littéraires et poétiques de l’époque en même temps que des haines et des rejets de la poésie française conformiste, Banville se montrant ici des trois, le plus « libéral » et prenant seul la défense de Mallarmé.
À la suite des listes personnelles des trois responsables littéraires, avant les tableaux récapitulatifs des choix, est placée une feuille manuscrite de la main d'Anatole France résumant la le tri effectué, et indiquant le total des notes données aux poètes ayant passé le cap de la sélection.
Ce document, terriblement accablant pour ses auteurs et notamment pour Anatole France qui se révèle le plus négatif à l’égard de Verlaine, est aujourd’hui très savoureux. Le déni systématique de quatre des plus grandes figures poétiques française de la fin du XIX^e siècle, Baudelaire, Mallarmé, Verlaine et Cros, va de pair avec l’encensement des poètes les plus conventionnels : Bourget, Bonnières, Plessis, La Fenestre ou Sully-Prudhomme. 
Baudelaire est écarté en des termes violents et sans appel par chacun des trois jurés.